Vendredi 10 décembre 2004
2ème semaine de l’Avent
Séminaire St-Joseph
« A qui vais-je comparer cette assemblée ? Elle ressemble à des gamins assis sur les places » par un jour de verglas et qui espère de voir un passant glisser !
Sauf que le passant c’est moi !
Certes, lorsqu’on voit quelqu’un glisser sur du verglas ou sur une peau de banane, on ne peut pas s’empêcher de rire.
Et peut-être ne faut-il pas… s’en empêcher… on nous le reprocherait peut-être :
« nous avons glissé devant vous,
Et vous n’avez pas rigolé »
C’est dommage, autant que la glissade serve à quelque chose !
Savoir rire, fusse de son malheur ou de celui d’un autre, c’est être vivant, c’est être ouvert à la surprise, être prêt à accueillir l’autre.
Devant le spectacle de la glissade, seul l’autiste reste de glace.
Le problème en fait n’est pas dans le rire mais parfois dans ce qu’il révèle : il peut être moquerie ou méchanceté. Sinon, il est tout simplement humain et donc conforme à l’image de Dieu : notre Dieu a de l’humour. Il suffit de voir ceux qu’il appelle pour le représenter comme prêtre pour s’en convaincre).
Notre Dieu a de l’humour.
Jésus a de l’humour.
Cet évangile en témoigne avec les figures antithétiques de l’ascète Jean-Baptiste et de l’hédoniste Jésus.
On nous dit parfois qu’il faut imiter Jésus en toute chose. Est-ce à dire qu’il faut faire en sorte que les pharisiens d’aujourd’hui nous traitent d’ « ivrogne et de glouton » ?
Je ne pense pas qu’à travers cela « la sagesse de Dieu se révèlerait juste ».
Ce que Jésus nous dit, c’est de vivre pleinement ce que nous faisons, quoi que nous fassions : jeûne ou ripaille, et que nous le fassions sans nous prendre trop au sérieux mais avec humour et autodérision, en restant détaché de nos propres œuvres, de notre propre image : détaché de tout pour ne s’attacher qu’à Lui.
Lorsque nous arriverons au ciel, lorsque nous essayerons de comparer notre misérable vie et son total de bonnes œuvres avec l’infinie de Dieu, oui, je vous le dis, il y aura vraiment de quoi rire.
Ah Ah AMEN