Lundi 14 février 2005 : Saints Cyrille et Méthode

 

                          Séminaire Saint-Joseph de Bordeaux

 

 

"Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende »

 

Ô que voilà un Évangile que j’aimerai avoir à proclamer en paroisse et sur lequel avoir à prêcher !

En effet l’autre jour en paroisse, j’annonçai l’Évangile en disant :

« que ceux qui ont des oreilles pour m’entendre, posent leur feuille »

Je n’arrive pas faire supprimer le texte des lectures des feuilles de messe mais quoi de plus énervant que de voir les gens, tête baissée, plongés dans la lecture de leur feuille ou de leur Prions en Eglise.

 

Or, la poterie, la cruche ne pas d’elle-même à la fontaine se remplir d’eau ; la terre ne se donne pas à elle-même la semence, elle la reçoit.

 

Une terre qui voudrait s’approprier la semence, la contrôler, serait comme ces cultures faites au mépris des saisons, des rythmes biologiques, des équilibres écologiques ; à force d’engrais, les rendements sont peut-être extraordinaires dans un premier temps, mais à moyen terme c’est la catastrophe : épuisement des terres et pollution, et, finalement perte de rendement.

 

En ce  temps de Carême, la tentation pourrait être de se convertir à la force du poigner, avec volition, à grand renfort d’engrais spirituel.

 Or, il ne s’agit pas de se convertir mais de se laisser convertir _ démarche qui n’est pas passive pour autant :

            Il ne suffit pas d’avoir des oreilles pour entendre.

 

Sur Rochefort, je suis l’aumônier des Servants d’autel, une trentaine de jeunes.

Leur formation au service passe par un ensemble de gestes et attitudes pour les aider à entrer dans la liturgie et à y entraîner l’assemblée. Il existe en particulier, selon les manuels, une position pour entendre les 1ères lectures et l’homélie : dos droit et tête bien droite, les mains à plats sur les genoux ; tête tendue à l’écoute et corps ouvert à la réception ; le contraire de l’attitude avachie la tête entre les mains ou des bras ou des jambes croisés comme des barrières.

 

Il ne suffit certes pas de regarder l’attitude des gens pendant l’homélie pour savoir si elle est reçue ou non ; mais cela me permet de discerner parfois les signes m’indiquant quand je commence à être un peu trop long…

AMEN