30-31 juillet 2005

18ème dimanche ordinaire A

 

Le parallèle est souvent fait entre la multiplication des pains et l’eucharistie.

 

Le mouvement d’ensemble est apparemment le même :

·        la foule apporte pains et poissons = offrande et quête

·        les apôtres les récupèrent et les donnent à Jésus = le diacre qui reçoit les oblats et les tend au prêtre

·        Jésus qui fait la bénédiction = le prêtre, autre Christ qui offre le pain puis le vin au Père

·        Jésus qui rompt le pain = la consécration

·        Les disciples qui donnent le pain à la foule = la communion des fidèles

·        Le rassasiement de la foule = grâce reçue à l’eucharistie

·        Les soucis des restes= la réserve eucharistique au tabernacle.

La parallèle fonctionne et fonctionne bien car tel était déjà le désir de Matthieu très certainement.

 

On part de la foule, on monte à Dieu et on redescend à la foule.

Belle image de ce que peut être un acte religieux, élévation mystique ou éveil bouddhique, mais en aucun cas un acte chrétien !

 

La vraie démarche chrétienne ne part pas de l’homme mais de Dieu. Dieu nous a aimé le premier. Dieu est à l’origine en nous de notre capacité à l’aimer.

 

A l’eucharistie :

Si la foule offre le pain et le vin, le prêtre, avant de les présenter en notre nom à tous à Dieu commence par bénir Dieu de nous les avoir donnés :

« Tu es béni Dieu de l’univers toi qui nous donnes ce pain… ce vin »

Le mouvement liturgique commence par Dieu qui vient vers nous. Mouvement descendant de Dieu qui c’est fait homme (c’est la kénose du Fils) pour nous élever vers Lui (c’est l’apothéose de l’homme), pour que l’homme soit fait Dieu.

 

D’ailleurs, si on veut bien regarder l’évangile de la multiplication des pains, on trouve un indice de cette même source de tout en Dieu :

Par deux fois, Matthieu insiste sur le fait que le lieu soit un lieu désert. Or l’association des thèmes du pain et du désert, ne peut que nous renvoyer à la manne, le pain descendu du ciel…

 

Paul dans sa lettre aux Romains nous disait dimanche dernier :

« Quand les hommes aiment Dieu, Lui-même fait tout contribuer à leur bien ». La source serait-elle en l’homme ? Non, car si les hommes aiment Dieu c’est « puisqu’ils sont appelés selon le dessein de son amour ».  Le projet de dei sur nous est premier.

Et c’est parce que tout vient de Dieu et repose sur Lui et non sur nous que Paul peut continuer aujourd’hui en disant :

« rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu. »

Il est l’origine et la fin de tout.

AMEN

 

 

 

 

 

 Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Romains (8, 35. 37-39)

 

 Frères, qui pourra nous séparer de l'amour du Christ ? la détresse ? l'angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ? Non, car en tout cela nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J'en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l'avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune créature, rien ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur.

 

 Alléluia. Alléluia.

 Le Seigneur a nourri son peuple au désert, il l'a rassasié du pain du ciel.

 Alléluia.

 

 Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (14, 13-21)

 

 Jésus partit en barque pour un endroit désert, à l'écart. Les foules l'apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied. En débarquant, il vit une grande foule de gens ; il fut saisi de pitié envers eux et guérit les infirmes. Le soir venu, les disciples s'approchèrent et lui dirent : " L'endroit est désert, et il se fait tard. Renvoie donc la foule : qu'ils aillent dans les villages s'acheter à manger ! " Mais Jésus leur dit : " Ils n'ont pas besoin de s'en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. " Alors ils lui disent : " Nous n'avons là que cinq pains et deux poissons. " Jésus dit : " Apportez-les-moi ici. " Puis, ordonnant à la foule de s'asseoir sur l'herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction : il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule. Tous mangèrent à leur faim et, des morceaux qui restaient, on ramassa douze paniers pleins. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans compter les femmes et les enfants.