30 octobre 2005
31 dimanche TO
Ne vous faites pas
donner le titre de Rabbi.
Ne donnez à personne
sur terre le nom de Père.
Voilà des paroles du Christ qui me font toujours frémir.
Et ce n’est pas en préférant me faire appeler abbé plutôt que père que je peux me rassurer car cela veut dire littéralement la même chose : abba = papa.
Quant aux phylactères, ces petites boites contenant un
passage de
Dois-je donc à partir de maintenant m’habiller comme tout le monde, me laisser tutoyer et appeler Bertrand par n’importe qui ?
Je ne le crois pas.
Les phylactères sont la conséquence d’une interprétation
trop littérale de
Dt 11
[18] Ces paroles que je vous dis, mettez-les
dans votre cœur et dans votre âme, attachez-les à votre main comme un signe, à
votre front comme un bandeau.
C’est le même fondamentalisme qui conduisit Origène a se
castrer pour ne pas être entraîner au vice « Si
ton œil est pour toi une occasion de péché,
arrache le », Mt 19,18
Une lecture littérale,
fondamentaliste de
Commission biblique
pontificale « L’interprétation
de
« La lecture fondamentaliste
part du principe que
L’approche fondamentaliste
est dangereuse, car elle est attirante pour les personnes qui cherchent des
réponses bibliques à leurs problèmes de vie. Elle peut les duper en leur
offrant des interprétations pieuses mais illusoires, au lieue de leur dire que
« Ne donnez à
personne sur terre le nom de Père. »
L’Église catholique continue à donner à ses prêtres le titre de père (le refuser ne conduirait d’ailleurs qu’à lui en substituer un autre : abbé, pasteur, grand gourou etc…) .
L’Église catholique continue à donner à ses prêtres le titre de père
Et elle continue à proclamer en chaire l’Evangile qui dit apparemment le contraire.
Cette contradiction apparente est une chance qui nous est donnée, surtout à nous prêtres, pour ne pas oublier que ce titre de Père et que les marques de respect dont nous sommes l‘objet, ne nous sont pas adressés personnellement mais s’adressent à Dieu, notre Père et à Jésus le Christ, notre maître.
Le respect manifesté envers le ministre s’adresse à son maître et aide le serviteur qu’il est à ne pas oublier quel est son maître.
Lorsque je vais me confesser, je commence par dire « bénissez-moi mon Père car j’ai péché » ; je me mets à genoux devant mon confrère prêtre et même si je le connais bien, je le vouvoie car ce n’est pas à l’homme seulement que je m’adresse mais à Dieu à travers lui.
AMEN
Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (23, 1-12)
Jésus déclara à la foule et à ses disciples " Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. Pratiquez donc et observez tout ce qu'ils peuvent vous dire. Mais n'agissez pas d'après leurs actes, car ils disent et ne font pas. Ils lient de pesants fardeaux et en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes : ils portent sur eux des phylactères très larges et des franges très longues ; ils aiment les places d'honneur dans les repas, les premiers rangs dans les synagogues, les salutations sur les places publiques, ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous êtes tous frères, et vous n'avez qu'un seul enseignant, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de Père, car vous n'avez qu'un seul Père, celui qui est aux cieux. Ne vous faites pas non plus appeler maîtres, car vous n'avez qu'un seul maître, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s'élèvera, sera abaissé, qui s'abaissera sera élevé. "