Lundi 7 novembre 2005
32ème sem.TO
Séminaire Saint Joseph de Bordeaux
(après les révélations de l'abbé Pierre)
« Il est inévitable
qu’il arrive des scandales qui entraînent au péché, mais malheureux celui par
qui ils arrivent » fut-il le personnage public favori des Français.
Qu’un prêtre au cours de sa
vie est une aventure d’ordre sexuel, cela peut évidemment et malheureusement
arriver. Cela arrive même à des gens mariés.
Ceux-ci allant contre un
sacrement partagé alors que celui-là « se contente » de manquer à une
promesse.
Les adultères font une grave
blessure sacramentelle et théologique au Corps du Christ. Mais on s’y est
habitué. Mais leur nombre toujours plus grand semble les excuser à nos yeux. Il
y en a partout au point que même nous prêtres n’osons guère plus dénoncer
l’adultère des divorcés en chaire. Ils ne font plus scandales.
Par contre, qu’un prêtre ait
l’ombre d’une faiblesse d’ordre sexuel et tout le monde crie au scandale soit
de son acte soit du célibat ecclésiastique en général. Et pourtant,
sacramentellement, la faute est beaucoup moins grave que pour les adultères.
En fait, je crois que notre
célibat, lorsqu’il est bien vécu, de manière visiblement heureuse, chaste,
épanouie, dérange.
Notre célibat a en ce monde
dévoyé la même valeur prophétique que le mariage d’Osée avec la prostituée.
Notre célibat fait de nous des prophètes, et comme tous les prophètes, nous
sommes persécutés, diffamés… Nous sommes un contredit vivant au « c’est
normal », au « c’est pareil pour tout le monde », au « Je
n’y peux rien, c’est comme çà », « c’est la nature » ; et bien non, ce n’est pas rien et il n’y a
aucune fatalité, il reste toujours une part de liberté et donc de culpabilité
pour pécheur.
Notre célibat fait ainsi scandale
mais c’est un scandale qui doit entraîner au bien.
Notre responsabilité est
d’autant plus grande vis à vis du monde à le vivre bien, à le vivre vraiment.
Avoir un jour une faiblesse
et chuter c’est déjà triste mais le crier sur les toits, faire son comming-out dans les médias tient du
péché grave pour un ministre de Dieu car c’est conforter le pécheur dans son
péché et affaiblir les défenses de celui qui lutte contre celui-ci.
« Malheur à celui par
qui les scandales arrivent » dit Jésus.
Que Dieu nous préserve d’être
un jour celui-la.
AMEN
[Luc 17]
[1] Puis il dit à ses disciples :
"Il est impossible que les scandales n'arrivent pas, mais malheur à celui
par qui ils arrivent !
[2] Mieux vaudrait pour lui se voir
passer autour du cou une pierre à moudre et être jeté à la mer que de
scandaliser un seul de ces petits.
[3] Prenez garde à vous ! "Si
ton frère vient à pécher, réprimande-le et, s'il se repent, remets-lui.
[4] Et si sept fois le jour il pèche
contre toi et que sept fois il revienne à toi, en disant : Je me repens, tu lui
remettras."
[5] Les apôtres dirent au Seigneur :
"Augmente en nous la foi."
[6] Le Seigneur dit : "Si vous aviez de la foi comme un grain de sénevé, vous auriez dit au mûrier que voilà : Déracine-toi et va te planter dans la mer, et il vous aurait obéi !