18 décembre 2005

4ème dimanche de l’Avent B

 

Soubise

 

 

 

Il était une fois, dans un pays lointain et très froid, un magicien un peu farfelu, un peu fou. Il était tellement bizarre qu’il suffisait de le voir pour s’en apercevoir : il se promenait sur un traîneau tiré par des rennes et s’habillait tout en rouge des pieds à la tête… Un type étrange.

 

Comme il s’ennuyait un peu dans son pays, très très lointain, il décida de partir faire le tour du monde sur son traîneau magique. Or, il se rendit compte que s’il existait dans ce monde des pays chauds et aussi des lieux où les gens savaient se protéger du froid grâce à des cheminés ou des radiateurs, malgré la chaleur, les gens semblaient tristes, ils avaient le cœur froid.

 

Alors, notre bonhomme en rouge eut une idée. Pour réchauffer le cœur des gens, pour leur faire plaisir, il allait leur faire une surprise, leur faire des cadeaux. Il prépara bien son affaire. Il surveilla attentivement tout le monde pour essayer de découvrir ce qui leur ferait plaisir.

Il vit un boulanger passer son temps à faire du pain. Un peintre faire un portrait. Un enfant faire un beau dessin. Un policier dresser des contraventions. Un médecin faire sa tournée des malades etc
Puis, une nuit, notre magicien fit sa tournée de distribution. Au boulanger, qui semblait tant aimer le pain, il donna un pain (certes un peu trop grillé, brûlé même, mais c’est l’intention qui compte et somme toute ce n’était pas son métier à lui. On ne peut pas être bon partout). Au peintre, il offrit son portrait (avec une légende parce que la ressemblance n’était pas évidente). Aux enfants, il donna un dessin d’enfants. Aux policiers de belles contredanses à leurs noms. Aux médecins un bon rhume etc…

 

Sa tournée terminée, notre ami le magicien, s’installa confortablement sur un nuage pour voir les gens du monde découvrir leur cadeau et être enfin heureux.

 

Mais le boulanger ne parut pas apprécier qu’on lui donnât un pain, ni le policier une amende… Ils furent tous même plutôt déçus, convaincus qu’on se moquait d’eux et encore plus tristes qu’avant.

Notre magicien rouge devint triste lui aussi de les voir encore plus tristes.

Il se demanda pourquoi ses cadeaux n’avaient fait plaisir à personne. Alors comme il était un peu fou mais pas bête, il comprit qu’il avait donné aux gens se qu’ils avaient déjà, ce qu’ils pouvaient faire eux-mêmes et non pas quelque chose de nouveau, une vraie surprise : il décida alors de recommencer l’année suivante mais en mélangeant les cadeaux aux hasards. Les gens ne recevraient pas forcément ce dont ils rêvaient ou avaient besoin, mais se serait quand même toujours une bonne surprise.

 

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Le roi David, en tant que roi, avait lui aussi beaucoup de pouvoir. Pas forcément les mêmes que notre magicien mais enfin, il pouvait faire ou faire faire beaucoup de choses.

Or, il vivait dans un beau palais alors que l’arche d’alliance, le symbole de la présence de son Dieu, était déposée dans une simple tente, exposée au vent et au froid.

David, décida alors de construire une maison pour son Dieu.

 

Mais Dieu l’en empêcha. Vouloir construire un abri pour Dieu, c’est comme offrir un bout de pain à un boulanger. Dieu n’a pas besoin d’une maison, c’est lui qui a construit le monde, et tout l’univers lui appartient. Tout est à Dieu, Dieu peut tout, Dieu n’a besoin de rien.

 

Vouloir offrir quelque chose à Dieu comme si on avait quelque chose qui pourrait lui manquer, c’est se croire plus grand que lui. Dieu n’a besoin de rien.  C’est lui au contraire qui nous fait des cadeaux : il a créé le monde pour nous et nous l’a donné, il nous a donné la vie à chacun d’entre nous et nous prépare une place au ciel auprès de lui. Il s’est donné lui-même en cadeau à Noël en venant naître dans notre monde, emmailloté dans des langes comme un présent dans son papier cadeau.

 

Dieu n’a certes besoin de rien. Mais il aime cependant qu’on lui fasse nous aussi des surprises et des cadeaux.

Il y a une chose que Dieu ne peut pas faire, ne veut pas faire, c’est nous forcer à l’aimer et à nous aimer entre nous. Et çà, c’est le plus beau cadeau qu’on puisse lui faire.

 

En ce temps de Noël, essayons d’aimer encore plus Jésus, d’aimer Dieu de tout notre cœur et d’aimer vraiment ceux qui nous entourent Nous préparerons alors une maison pour Dieu dans notre cœur, une humble crèche bien chaude où Dieu pourra venir naître en nous.

 

AMEN

 

 

 

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 Lecture du second livre de Samuel (7, 1-5. 8b-12. 14a-16)

 Le roi David était enfin installé dans sa maison, à Jérusalem. Le Seigneur lui avait accordé des jours tranquilles en le délivrant de tous les ennemis qui l'entouraient. Le roi dit alors au prophète Nathan : " Regarde ! J'habite dans une maison de cèdre, et l'arche de Dieu habite sous la tente ! " Nathan répondit au roi : " Tout ce que tu as l'intention de faire, fais-le, car le Seigneur est avec toi. " Mais, cette nuit-là, la parole du Seigneur fut adressée à Nathan : " Va dire à mon serviteur David : Ainsi parle le Seigneur : Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j'y habite ? C'est moi qui t'ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois le chef de mon peuple Israël. J'ai été avec toi dans tout ce que tu as fait, j'ai abattu devant toi tous tes ennemis. Je te ferai un nom aussi grand que celui des plus grands de la terre. Je fixerai en ce lieu mon peuple Israël, je l'y planterai, il s'y établira, et il ne tremblera plus, et les méchants ne viendront plus l'humilier, comme ils l'ont fait depuis le temps où j'ai institué les Juges pour conduire mon peuple Israël. Je te donnerai des jours tranquilles en te délivrant de tous tes ennemis. Le Seigneur te fait savoir qu'il te fera lui-même une maison. Quand ta vie sera achevée et que tu reposeras auprès de tes pères, je te donnerai un successeur dans ta descendance, qui sera né de toi, et je rendrai stable sa royauté. Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. Ta maison et ta royauté subsisteront toujours devant moi, ton trône sera stable pour toujours. "