Dimanche 8 janvier 2006
Épiphanie du Seigneur
Les héritiers naturels de
Nous arrivons des bouts du
monde pour reconnaître en Jésus le seul vrai Dieu : « les nations
marcheront vers ta lumière » dit le prophête Isaîe.
Nous venons comme les mages nous
prosterner devant la crêche. Etre un mage, signifie être un savant, un
sage : puissions-nous donc être nous aussi des mages…
Les mages ne vinrent pas les mains
vides devant le Seigneur Jésus. Ils lui offrirent de l’or, de l’encens et de la
myrrhe. Nous faisons de même, à notre façon, au cours de la messe.
L’or, c’est à la fois un signe
financier et le symbole de la beauté. L’or, aujourd’hui dans notre liturgie,
c’est à la fois votre offrande permettant à notre Eglise de vivre, et tout ce
qui concourre à rendre notre liturgie belle et digne : vêtements, calice
etc…
Il est écrit dans
« Ne parais pas devant le
Seigneur les mains vides, car
tout cela est dû selon les préceptes. [5]
L'offrande du juste réjouit l'autel, son parfum s'élève devant le
Très-Haut. » Ecc 35
L’encens est par exellence l’offrande
qui est faite à Dieu.
Dans nos représentations plus ou
moins conscientes, Dieu est placé au dessus de nous, au ciel. Pour offrir
quelque chose à Dieu, il a donc semblé autrefois nécessaire de brûler les
offrandes afin que la fumée en montât jusqu’à Dieu. L’encens est une manière de
remplacer les antiques holocaustes.
« Que ma prière devant-toi
s ‘élève comme l’encens et mes mains comme l’offrande du soir » Ps
141,2
Le début
de la prière eucharistique commence par une présentation des offrandes au
Seigneur : « tu es béni Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce
pain [.] nous te le présentons il deviendra le pain de la vie… ».
Le pain et le vin sont offerts en
offrande à Dieu et c’est pourquoi le prêtre les encense. Il encense aussi votre
offrrande financière placée au pied de l’autel et l’autel lui-même, lieu de
l’offrande eucharistique. Il encense aussi longuement la croix : car le
Christ accomplit sur
Enfin, le prêtre se fait encenser par
le diacre ou le servant puis l’ensemble de l’assemblée se fait encenser, signe
que tous nous sommes invité à nous offrir nous-mêmes en offrande à Dieu.
[Romains 12,1] « Je vous exhorte donc, frères, par la
miséricorde de Dieu, à offrir vos personnes en hostie vivante,
sainte, agréable à Dieu : c'est là le culte spirituel que vous avez à rendre. »
L’encens a aussi un autre sens, complémentaire du
premier : un sens purificateur. Il purifie l’atmosphère en couvrant les
mauvaises odeurs. C’est le rôle de l’encens porté par le thuriféraire en début
de procession : ce geste est aujourd’hui très symbolique mais il paraît
qu’autrefois les gens se lavaient un peu moins…
La
fumigation par l’encens avait enfin une valeur assainissante : on
utilisait la fumigation contre la peste et diverses maladies. La maladie étant
symboliquement associée au péche, l’encens avait donc la propriété de chasser
les démons : les personnes qu’il fait tousser en expulse sans doute...
Par
opposition, l’encens sert donc aussi à honorer ce qui est sain et saint :
on encense le Saint Sacrement.
Les mages
offrirent de l’or, de l’encens et de la myrrhe.
La myrrhe
n’a pas trouvé de place dans notre liturgie mais elle ne lui est pas pour
autant étrangère.
La myrrhe
est le parfum servant à embaumer les morts. Or l’eucharistie est le mémorial de
la mort et de la résurrection du Christ. L’autel n’est pas qu’une table de
communion, il est aussi une pierre tombale : la nappe sur l’autel est un
linceul et le corporal est un véritable saint suaire.
Notre
eucharistie a une dimension sacrificielle incontournable car c’est par son
sang, le sang du Christ offert en sacrifice, que nous sommes sauvés.
L’autel,
lieu du sacrifice, a été consacré avec le saint chrême, cette huile parfumée
rappelant la myrrhe.
Les mages
après avoir offert l’or, l’encens et la myrrhe au Seigneur, s’en retournèrent
chez eux par un autre chemin.
Nous aussi
tout à l’heure, au terme de cette messe, sachons retourner chez nous par un
autre chemin, c’est-à-dire différents, transformés, convertis, marchant
toujours plus dans les pas de notre Seigneur Jésus, lui qui est le Chemin, le
seul Chemin qui mène au Père.
AMEN
Lecture du livre
d'Isaïe (60, 1-6)
Debout, Jérusalem ! Resplendis : elle est venue, ta lumière,
et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi. Regarde : l'obscurité recouvre la
terre, les ténèbres couvrent les peuples ; mais sur toi se lève le Seigneur, et
sa gloire brille sur toi. Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois,
vers la clarté de ton aurore. Lève les yeux, regarde autour de toi : tous, ils
se rassemblent, ils arrivent ; tes fils reviennent de loin, et tes filles sont
portées sur les bras. Alors tu verras, tu seras radieuse ; ton cœur frémira et
se dilatera. Les trésors d'au-delà des mers afflueront vers toi avec les
richesses des nations. Des foules de chameaux t'envahiront, des dromadaires de
Madiane et d'Épha. Tous les gens de Saba viendront, apportant l'or et l'encens
et proclamant les louanges du Seigneur.
Psaume 71 [72]
R/Parmi toutes les nations, Seigneur,
on connaîtra ton salut.
Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
à ce fils de roi ta justice.
Qu'il gouverne ton peuple avec justice,
qu'il fasse droit aux malheureux !
En ces jours-là, fleurira la justice,
grande paix jusqu'à la fin des lunes !
Qu'il domine de la mer à la mer,
et du Fleuve jusqu'au bout de la terre !
Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents,
les rois de Saba et de Séba feront leur offrande.
Tous les rois se prosterneront devant lui,
tous les pays le serviront.
Il délivrera le pauvre qui appelle
et le malheureux sans recours.
Il aura souci du faible et du pauvre,
du pauvre dont il sauve la vie.
Lecture de la lettre
de saint Paul Apôtre aux Éphésiens (3, 2-3a. 5-6)
Frères, vous avez appris en quoi consiste la grâce que Dieu
m'a donnée pour vous : par révélation, il m'a fait connaître le mystère du
Christ. Ce mystère, il ne l'avait pas fait connaître aux hommes des générations
passées, comme il l'a révélé maintenant par l'Esprit à ses saints Apôtres et à
ses prophètes. Ce mystère, c'est que les païens sont associés au même héritage,
au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par
l'annonce de l'Évangile.
Évangile de Jésus
Christ selon saint Matthieu (2, 1-12)
Jésus était né à Bethléem en Judée au temps du roi Hérode le
Grand. Or, voici que des mages venus d'Orient arrivèrent à Jérusalem et
demandèrent : " Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons
vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui. "
En apprenant cela, le roi Hérode fut pris d'inquiétude, et tout Jérusalem avec
lui. Il réunit tous les chefs des prêtres et tous les scribes d'Israël, pour
leur demander en quel lieu devait naître le Messie. Ils lui répondirent :
" À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète : Et
toi, Bethléem en Judée : tu n'es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de
Judée : car de toi sortira un chef, qui sera le berger d'Israël mon peuple.
" Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à
quelle date l'étoile était apparue : puis il les envoya à Bethléem, en leur
disant : " Allez vous renseigner avec précision sur l'enfant. Et quand vous
l'aurez trouvé, avertissez-moi pour que j'aille, moi aussi, me prosterner
devant lui. " Sur ces paroles du roi, ils partirent.
Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue se lever les
précédait : elle vint s'arrêter au-dessus du lieu où se trouvait l'enfant.
Quand ils virent l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. En entrant
dans la maison, ils virent l'enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à genoux,
ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent
leurs présents : de l'or, de l'encens et
de la myrrhe.
Mais ensuite, avertis en songe de ne pas retourner chez
Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.