4ème dimanche ordinaire B

 

Les vocations spécifiques

 

 

 Lecture de la première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens (7, 32-35)

 

 (29)Frères, j'aimerais vous voir libres de tout souci. Celui qui n'est pas marié a le souci des affaires du Seigneur, il cherche comment plaire au Seigneur. Celui qui est marié a le souci des affaires de cette vie, il cherche comment plaire à sa femme, et il se trouve divisé. La femme sans mari, ou celle qui reste vierge, a le souci des affaires du Seigneur, elle veut lui consacrer son corps et son esprit. Celle qui est mariée a le souci des affaires de cette vie, elle cherche comment plaire à son mari. En disant cela, c'est votre intérêt à vous que je cherche ; je ne veux pas vous prendre au piège, mais vous proposer ce qui est bien, pour que vous soyez attachés au Seigneur sans partage.

 

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Ce passage de saint Paul aux Corinthiens de ce dimanche semble être focalisé sur la question du mariage et du célibat.

Mais tel n’est pas le cas. Pour retrouver la teneur essentielle de son message on pourrait ne garder que la premiere et la dernière phrase de cet extrait :

« (29)Frères, j'aimerais vous voir libres de tout souci. [.] je ne veux pas vous prendre au piège, mais vous proposer ce qui est bien, pour que vous soyez attachés au Seigneur sans partage. »

 

Le but de Paul, notre but, c’est d’être vraiment libre de tout et vis à vis de tout pour ne nous attacher qu’au Christ.

Dans le début du chapitre entendu dimanche dernier, Paul disait :

« que ceux qui ont une femme soient comme s'ils n'avaient pas de femme ; ceux qui pleurent, comme s'ils ne pleuraient pas ; ceux qui sont heureux, comme s'ils n'étaient pas heureux, ceux qui font des achats, comme s'ils ne possédaient rien ; ceux qui tirent profit de ce monde, comme s'ils n'en profitaient pas. »

Il ne s’agit pas simplement de ne pas avoir de femme, mais de vivre le cas échéant le mariage dans le détachement, les joies et les peines sans en être prisonnier, les richesses sans être possédées par elles. Être libre, détaché, c’est-à-dire chaste, à l’égard de tout afin d’être tout à Dieu, vraiment libre de nous attacher à lui et de marcher à sa suite.

 

Les soucis matériels peuvent nous accaparer ; les sentiments nous occuper l’Esprit, nous faire perdre la tête et nous briser le cœur : alors nous ne sommes plus véritablement libres, nous sommes divisés.

Diable, diabolo signifie le diviseur….

 

 

Pour être mieux libre de suivre le Christ Jésus sans division, les moines se retirent +/- des tracas du monde, renoncent au mariage, se dépouillent de leurs biens.

Ces détachements successifs n’ont de sens que pour mieux s’attacher à Dieu. Ce n’est pas le détachement acétique du bouddhiste. C’est l’expression d’un amour de préférence.

 

Cette réponse d’amour à l’amour infini de Dieu pour chacun d’entre nous, chacun d’entre nous y est invité, à sa façon : moine, religieux, prêtre, célibataire consacré ou non, homme et femme mariés.

Mais heureux sont ceux qui entendent dès ici bas un appel plus spécifique au détachement de ce monde s’ils en font une chance pour mieux vivre du Christ.

Je parle d’appel mais ne vous attendez pas à entendre un jour une voix descendre du ciel pour vous dire quoi faire. Cette voix a déjà retenti pour nous tous sur l’homme-Dieu Jésus lors de son baptême « Celui est mon Fils bien aimé».

Nous sommes nous aussi ce fils bien aimé du Père. Et pour le suivre, pour faire sa volonté, nous ne pouvons pas plus que Jésus échapper au combat de Gethsémani : « que ta volonté soit faite » ; il faut le vouloir, le décider, souvent dans la nuit et les doutes.

 

Le détachement, le renoncement, à faire éventuellement au mariage, à une situation professionnelle etc est difficile. Il s’agit de mourir un peu à soi pour vivre du Christ, pour vivre le Christ. Le choix posé, il ne faut donc plus regarder en arrière, il faut laisser les morts enterrer leurs morts (cf Mt 8.21), et marcher de l’avant dans la lumière du ressuscité.

 

Heureux enfin, ceux qui, renonçant à beaucoup pour suivre le Christ, acceptent de s ‘attacher à leurs frères pour les guider vers le Christ et trouvent en leurs frères la personne du Christ.

 

AMEN