Mercredi 1 mars 2006
Mercredi des cendres.
« déchirez vos cœurs et non pas vos vêtements, et revenez au Seigneur votre Dieu » Joël
ce
temps de Carême qui nous est donné n’a pas d’autre but que de nous aider à
revenir au Seigneur notre Dieu.
Pris
par le rythme des fêtes de fin et de début d’année, repris de plus belle par
notre travail, à la maison, au bureau, à l’usine la caserne ou l’école, nous sommes pour beaucoup retombés
sous l’esclavage des horaires et de l’agenda, sous le joug de notre quotidien.
Le
Carême est un moyen qui nous est donné pour nous libérer de tout cela, pour
prendre enfin des résolutions de nature à nous remettre debout, en forme, à
enlever la crasse qui nous opprime et voir à nouveau briller notre visage créé
à l’image de Dieu.
Les
cendres sur notre front sont un rappel de notre création à partir de la
poussière de la terre. Le rappel que nous ne sommes rien par nous-mêmes, que
nous ne nous sommes pas faits nous-mêmes et que nous ne pourrons pas nous
sauver nous-mêmes. « souviens-toi que tu es poussière et que tu
retourneras à la poussière ».
Mais
si Dieu nous a sorti du néant, il ne peut pas nous laisser disparaître à
nouveau comme si de rien n’était, comme si nous n’avions jamais existé. Il ne
le peut pas car il nous aime. Il nous aime et nous libérera des liens
inexpugnables de la mort. Il nous ressuscitera comme il a ressuscité
Jésus : en Jésus, la mort, notre mort a été vaincue.
La
mort finale a été vaincue, c’est fait, sans mérite de notre part et sans que
nous n’ayons rien d’autre à faire que d’accueillir au dernier jour la grâce de
Cependant
les lieux de mort, les entraves à la vie restent encore présents dans nos vies
d’ici-bas. Et il nous revient de participer nous aussi à notre libération de
ses petites morts qui accumulent sur nous des poids parfois petits mais dont le
nombre nous oppresse et nous écrase.
Se
libérer de ce qui nous entrave est une œuvre difficile : si le péché
n’était pas si agréable, on pècherait sans doute moins ! mais le Mal est
un séducteur… le diable sait nous séduire mais c’est un bonimenteur : il
veut nous dépouiller de nous-même et de Dieu.
Sans
renoncer à ce qui nous rend heureux, et qui nous rend heureux pour la plus
grand joie de Dieu, il nous faut manifester clairement dans notre vie que ces
choses qui nous réjouissent ne nous possèdent pas, que c’est nous qui en usons
et non l’inverse. Pour ce faire, le jeûne est un moyen privilégié et éprouvé
par le temps et la tradition. Jeûner, se priver de telle ou telle chose, c’est
proclamer notre indépendance et notre liberté à leur égard. De plus, le jeûne
peut être l’occasion de manifester notre attachement volontaire à Dieu et à nos
frères : temps libéré pour la prière et l’étude de
40
jours nous sont donnés pour briser nos chaînes et revenir à Dieu de tout notre
cœur.
40
jours pour nous préparer à la joie de la grande libération de Pâques.
40
jours, n’en perdons pas un.