Jeudi Saint
13 avril 2006
Moëze
Lorsque Dieu a mis Abraham à
l’épreuve en lui demandant de lui sacrifier son fils bien aimé Isaac, en signe
de foi absolue en lui, Abraham, malgré sa grande douleur, le lui a accordé.
Mais Dieu a retenu son bras,
il n’a pas voulu de se sacrifice humain et l’a remplacé par celui d’un bélier.
C’est par le sang de cet animal qu’Isaac fut sauvé.
C’est probablement pour
commémorer cet évènement que Moïse demande à pharaon de laisser sortir le
peuple de Dieu au désert avec ses troupeaux. Pharaon refuse obstinément. Et
l’ange exterminateur est envoyé tuer tous les mâles premiers nés en Egypte.
Mais Dieu n’a pas voulu que
les enfants des hébreux subissent le même sort. Et il a invité les hébreux à
immoler un agneau et à en badigeonner de sang le linteau de leurs portes. C’est
par le sang de cet animal que les enfants furent sauvés.
Le repas pascal fait mémoire
de cet événement : au cours d’icelui, les juifs mangent l’agneau pascal
(on a souvent gardé en famille l’habitude d’en faire autant).
Jésus fait de son dernier
repas avec ses disciples un repas pascal. Cependant, il y manque apparemment le
plus important, l’agneau pascal ! L’agneau par le sang duquel vient le
salut !
« ceci est mon corps,
qui est pour vous » « cette coupe est la nouvelle alliance en mon
sang »
Jésus est vraiment présent
sur l’autel. Il se donne lui même en nourriture.
Il n’y a pas d’agneau sur la
table car c’est Jésus lui-même qui s’offre en sacrifice : « Voici
l’agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ».
Jean nous dira demain que Jésus meurt sur la
croix à l’heure où l’on égorgeait les agneaux pour le repas pascal. Jésus est le nouvel agneau pascal par lequel
nous sommes sauvés.
Non plus sauvé simplement
d’une mort simplement physique, mais sauvé véritablement du péché et de la mort
éternelle. Par son sang, nous sommes lavés de tous nos péchés et la vie
éternelle avec Dieu nous est offerte. Par son sang, nous sommes sauvés.
Jésus nous donne sa vie, il
nous donne la vie.
C’est ce qu’il manifeste
aussi dans l’épisode du lavement des pieds. A l’époque de Jésus, les gens
étaient pieds nus dans leurs éventuelles chaussures et ils avaient donc les
pieds très très sales. C’était le travail humiliant des esclaves que de laver
les pieds de leurs maîtres et c’était tellement humiliant que les esclaves
juifs avaient le droit de refuser de le faire.
C’est pourtant ce geste
humiliant que choisi librement de faire Jésus. Avec lui, c’est Dieu qui se met
à genoux devant nous et ce fait notre serviteur, notre esclave.
Dieu prend sur lui notre
crasse, nos péchés. Il nous rend propres, purs, comme lui.
Dieu Jésus nous donne sa vie
pour nous donner la vie. En lui Dieu c’est fait le dernier des hommes pour que
le plus petit des hommes soit reconnus comme créés à l’image de Dieu et
redevienne comme Dieu.
Sachons contempler le
spectacle de ce Dieu qui nous donne sa vie.
Sachons reconnaître en nous
et en nos frères notre dignité de Fils de Dieu, d’êtres à l’image de Dieu et
sachons nous en montrer le plus digne possible.
Dieu nous a donné sa vie,
sachons donner la nôtre : la vie ne vaut d’être vécue que si elle est
donnée.
AMEN