Vendredi saint

14 avril 2006

Saint-Louis

 

 

« Il n’était ni beau ni brillant pour attirer nos regard, son extérieur n’avait rien pour nous plaire.

Il était méprisé, abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance [.] et nous nous pensions qu’il était châtié, frappé par Dieu, humilié. »

 

Ce que nous dit ici le prophète Isaïe et que nous appliquons dans la foi au Christ Jésus, il nous arrive aussi de le penser dans notre quotidien.

 

Le spectacle de personnes, pas plus mauvaises que les autres et parfois bien meilleures que d’autres, et pourtant frappées injustement par le sort, sur lesquels le sort semble s’acharner nous révolte, nous fait crier notre incompréhension, notre colère y compris et en particulier contre Dieu, supposé pouvoir empêcher cela.

 

Le scandale de la souffrance est pour beaucoup un obstacle insurmontable sur le chemin de la foi « si Dieu existait, il ne permettrait pas cela » entend-on !

Face à la souffrance, notre Dieu Tout-Puissant paraît effectivement bien impuissant.

 

Mais si certains perdent la foi dans l’épreuve,  d’autres l’y découvrent.

Notre impuissance devant la souffrance et la mort peut être l’occasion de mesurer notre petitesse, de nous rappeler que nous sommes poussière et que nous retournerons à la poussière et que sans Dieu nous resterions à jamais poussière. Notre impuissance peut nous amener à revenir vers ce Dieu qui peut tout : « Abba… Père, tout est possible pour toi. » Prie Jésus à Gethsémani selon St Marc.

 

Tout est possible pour Dieu. Alors pourquoi laisse-t-il le mal se produire encore ? et pourquoi l’a-t-il tout simplement laissé exister ? Pourquoi a-t-il créé le Serpent ?

Il n’y a guère de réponses satisfaisantes à cette question. « qu’est-ce que la vérité ? » Le mal reste un grand mystère, une pierre d’achoppement pour la foi : Dieu nous expliquera plus tard, lorsque comme Job, nous demanderons des comptes à Dieu.

 

Cependant, ce qui est certain, c’est que Dieu n’est pas indifférent face à la souffrance : il en souffre lui aussi à sa façon.

Dieu s’est fait solidaire de sa création, il en partage le sort, les joies et les malheurs. En Jésus, Dieu s’est fait homme et le dernier des hommes ; il a donné sa vie pour nous par amour sur la croix. Il nous a sauvé dans la souffrance « avec un grand cri et dans les larmes » dit saint Paul : il nous a aimés jusqu’au bout.

 

 

Pourquoi la haine et la souffrance ? « qu’est-ce que la vérité ? »

Jésus est le Chemin, la Vérité et la Vie. La vérité est une personne et une personne ne se peut saisir, est toujours plus grande que les étiquettes que l’on peut poser sur elle. L’être d’une personne est sans limite, Dieu est infini.

 

Au ciel, nous participerons à sa gloire infinie et nous comprendrons enfin son grand amour.

« il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime »

 

AMEN