3ème dimanche de Pâques
30 avril 2006
« frères, je sais bien
que vous avez agi dans l’ignorance »
Bien que frères du Christ et
de la race choisie, la majorité des juifs et leurs chefs l’ont rejeté et fait
mettre à mort : ils ont tué le Messie qu’ils attendaient et le Dieu
humain qu’ils n’attendaient pas vraiment.
Ils ont agit dans
l’ignorance.
Par le baptême, nous sommes
devenus nous aussi véritablement frères de Jésus le Christ. Nous avons été
plongés avec lui dans sa mort et sa résurrection. Et pourtant nous continuons
de le crucifier faute de bien comprendre qui il est, qui nous sommes pour lui
et ce qu’il attend de nous.
« mes petits enfants, je
vous dit cela pour que vous évitiez
le péché. »
Le baptême, s’il fait de nous
des enfants de Dieu, ne suffit pas à faire de nous des enfants dignes d’un tel
Père. Livrés à nous mêmes et à la loi de la jongle de notre monde, nous ne
pouvons que devenir des enfants loups, prêts à nous entre-déchirer et à rivaliser
même avec notre Père : la loi du sang est sauvage sans éducation.
Catholiques, nous sommes invités
selon notre état de vie à une parentalité responsable et généreuse.
Responsable, c’est-à-dire voyant au-delà de l’acte géniteur et engagé dans
l’éducation des enfants ; généreuse car consciente que le bonheur dans la
vie est bien autre chose que le simple confort matériel.
Et comme notre principale
richesse c’est le Christ Jésus, il ne peut pas y avoir pour nous de bonne
éducation qui ne soit aussi éducation religieuse. Faire baptiser ses enfants
c’est bien ; leur faire connaître Jésus, c’est mieux. S’ils ne le
connaissent pas, ils risqueront fort, bien qu’étant ses frères dans le baptême,
de le crucifier encore eux aussi par ignorance le moment venu.
Cette connaissance du Christ
Jésus, qui ne doit pas être qu’intellectuelle mais aussi fruit d’une pratique
spirituelle et ecclésiale, n’est jamais acquise : notre Dieu est une
personne et une personne reste toujours à découvrir.
Alors, et nous qui pour la
plupart avons été baptisés depuis déjà quelques temps, que faisons nous pour
mieux connaître le Christ et en vivre : prière, liturgie, lecture de
Nous sommes globalement de
mieux en mieux formés et informés dans les domaines techniques et
scientifiques, et c'est tant mieux. Ne restons pas avec un catéchisme enfantin ou dépassé. Nous avons le droit et le devoir
d’approfondir notre foi, de remettre en questions nos évidences, de nous
risquer en eaux profondes : baptisés, dans la foi, nous sommes d’avance ressortis vainqueurs des
eaux les plus troubles.
Notre foi n’a pas à être
crédule ou naïve : Jésus lui-même donne « des preuves »
scientifiques à ses disciples en mangeant devant eux et surtout il leur donne,
nous donne son Esprit Saint pour ouvrir notre intelligence. La vraie foi, la
foi sans peur, cherche à se comprendre, à mieux comprendre « Fides quaerens
intellectum » dit Augustin (?);
Alors, et alors seulement,
nous en serons les témoins.
AMEN