19 dimanche du TO

13 juillet 2006

Port-de-Barques / Echillais

 

la souffrance et le sacrifice

 

 

Le vocabulaire du sacrifice n’est plus tellement audible paraît-il de nos jours.

La souffrance, les souffrances de tous ordres ne sont plus que des fléaux à combattre de toutes nos forces.

 

Certes, il ne faut pas rechercher la souffrance pour elle-même. Ne soyons ni janséniste, ni masochiste.

Cependant, vouloir vivre sans souffrir est un rêve hors de portée : on doit combattre toute souffrance dans la mesure du possible et du raisonnable, mais, en ce monde on ne peut pas échapper à une part de souffrance, physique, morale ou spirituelle. On ne le peut pas car on ne peut pas échapper à la mort ; on ne le peut pas car Dieu nous manque et ne pas être encore avec lui est un manque, une souffrance en nous que rien ne saurait combler en ce monde.

 « Vous nous avez faits pour vous, et notre coeur est inquiet jusqu'à ce qu'il repose en vous. » Augustin, Confessions, 1

 

 

Ce repos en Dieu, certains s’en approchent malgré et parfois grâce à leur souffrance.

Souffrants, ils cherchent à vivre leur drame dans la configuration au Christ lui-même qui a souffert jusqu’à la mort par amour pour nous.

Ep 4 « cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Vivez dans l'amour comme le Christ : il nous a aimés et s'est livré pour nous en offrant à Dieu le sacrifice qui pouvait lui plaire. »

C’est là le sens du sacrement des malades. Le pèlerinage diocésain à Lourdes s’est achevé hier ; un dizaine de malades y ont reçus l’onction :

Mt 16,18 « ils imposeront les mains aux infirmes et ceux-ci seront guéris. "

Guérisons rarement physiques mais les malades s’en portent mieux car configurés au Christ, le Christ lui-même les rejoint dans leur souffrance et porte leur croix avec eux.

 

Ep 4 « cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aimés. Vivez dans l'amour comme le Christ : il nous a aimés et s'est livré pour nous en offrant à Dieu le sacrifice qui pouvait lui plaire. »

Il nous faut imiter Dieu. Imiter le Christ en toute chose, y compris dans le don de sa vie, dans la dimension sacrificielle de l’incarnation car il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime :

Jn15 [12] Voici quel est mon commandement : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés.[13] Nul n'a plus grand amour que celui-ci : donner sa vie pour ses amis.”

 

Voilà le grand commandement de Jésus selon St Jean. C’est une autre expression du commandement donné par Jésus lors de l’institution de l’eucharistie

 en Luc 22,19 « faites cela en mémoire de moi. ".

 

L’eucharistie, en effet n’est pas qu’un repas fraternel de communion entre nous et avec Dieu, l’eucharistie est l’actualisation du sacrifice du Fils au Père par amour pour nous, l’eucharistie est le lieu par excellence où il nous est donné d’être configurés au Christ par le don de nous-même en offrande à Dieu.

Voilà le chemin de notre sanctification.

 

Mais ce chemin de vie ne l’est que si nous y marchons de bon cœur :

Ep4  «  Faites disparaître de votre vie tout ce qui est amertume, emportement, colère, éclats de voix ou insultes, ainsi que toute espèce de méchanceté. Soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres comme Dieu vous a pardonné dans le Christ. »

 

Nous devons faire de toute notre vie une eucharistie. Transformer le moindre de nos actes et de nos pensées en action de grâce et en sacrifice spirituel par amour pour Dieu.

 

Alors, nous serons véritablement ses enfants bien-aimés capables de lui plaire.

 

AMEN