ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE  15 août 2006

 

Constitution apostolique « Municentissimus Deus », 1er novembre 1950 par Pie XII

« Pour la gloire du Dieu tout-puissant [.], pour l’honneur de son Fils, [.] pour une plus grande gloire de son auguste Mère et pour la joie et l’exultation de toute l’Eglise, [.]

Nous affirmons, déclarons et définissons comme dogme divinement révélé que :

L’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste. »

 

Marie, par une grâce spéciale venant déjà de la mort et de la résurrection de son Fils, avait été préservée dès sa conception des traces du péché originel, anticipant ainsi notre condition à nous tous qui sommes devenus nous aussi des immaculés non à la conception mais par le baptême.

 

De même, par une grâce spéciale, il a été donné à Marie de ne pas connaître la corruption corporelle lors de mort et surtout de ressusciter déjà en son âme et son corps tandis que nous, si nous connaissons notre assomption dès notre mort en notre âme, nous devrons attendre la fin des temps, le jour du Seigneur, pour ressusciter enfin tous ensembles avec notre corps.

 

« J’attends la résurrection des morts. »  dit le symbole de Nicée-Constantinople.

« Je crois à la résurrection de la chair » dit le symbole des apôtres.

 

Parlant de résurrection de la chair, de la viande sarkV en grec, le symbole des apôtres, s’il est plus court que celui de Nicée, me semble beaucoup plus difficile à dire. Longtemps, d’ailleurs, je me taisais lors de ce passage sur la résurrection de la chair. Et certes, il ne s’agit pas de ressusciter avec un corps de chair identique à celui que nous aimons ou supportons en ce monde, corps sujet à la souffrance et au vieillissement ; nous ressusciterons avec un corps, notre corps glorifié, semblable et différent, comme le Christ ressuscité apparaissant à la fois le même et tout autre.

 

Ressusciter avec son corps, c’est ressusciter avec tout notre être, c’est rester au ciel la même personne en mieux, purifiée de nos souillures, de nos faiblesses, rendu semblable à Dieu.

Rendu semblable à Dieu dans tout notre être, ce que l’on exprime par l’assemblage conceptuel du corps et de l’âme. Etre semblable à Dieu dans notre corps, c’est aussi indirectement sinon prêter à Dieu un corps, du moins refuser d’en faire un pur esprit évanescent : Dieu n’est pas une idée ou un concept, Dieu est Dieu, c’est du concret, du solide, Dieu est la seule réalité qui le soit vraiment. hy<h.a, rv,a] hy<h.a, « Je suis celui qui est » voilà comment il se révèle à nous dans le buisson ardent.

 

 

 

 

En se faisant homme, en prenant chair de la vierge Marie, Dieu nous a affirmé que le monde qu’il a créé est lui aussi concret, solide, important, que notre vie sur terre a du sens, qu’elle est déjà une participation à notre vie céleste avec Dieu car le Royaume de Dieu est déjà là.

En ressuscitant corps et âme, en glorifiant déjà Marie corps et âme, en nous promettant la vie avec lui au ciel en notre chair, Dieu nous invite à aimer notre condition d’homme et à la vivre déjà en Fils de Dieu.

 

Dieu nous invite à l’aimer de tout notre être, pas seulement en pensée mais dans notre chair elle-même.

1Co6.20 « Glorifiez donc Dieu dans votre corps.”

 

AMEN