21 dimanche du TO
27 août 2006
du mariage
Il y a dans notre foi
chrétienne au moins 3 grands objets de scandales :
-
que Dieu se soit fait homme, se fasse homme jusqu’à en mourir ;
-
que Dieu se donne
encore et toujours en nourriture, se fasse chair et sang à chaque eucharistie ;
-
que Dieu est
choisi le mariage comme signe de sa présence à l’humanité, que le Christ l’est
élevé à la dignité de sacrement de son alliance avec son Église, faisant ainsi
du mariage une alliance indestructible, une réalité indissoluble.
Le mariage est une réalité
antérieure au christianisme.
En tant qu’expression de
l’amour total entre un homme et une femme, il ne peut être vrai que dans un don
total de l’un à l’autre _ ce qui sous-entend communauté de vie, don charnel
exclusif, alliance pour toute la vie.
Certes, à cause de la dureté
de cœur des hommes, Moïse avait autorisé la répudiation quoique contraire au
dessein de Dieu.
Cependant, dans l’économie
nouvelle du Christ, nous avons, par le baptême, reçu en nous l’Esprit Saint de
Dieu qui a transformé nos cœurs de pierre en cœurs de chair : ouverts à
l’Esprit (en particulier par la confirmation, sacrement dont les époux ne
devraient jamais se priver), nous n’avons plus le cœur endurci et nous pouvons
accueillir jour après jour le grâce nécessaire pour vivre l’amour conjugal vrai
et total.
Forts de cette grâce, Dieu
invite les mariés à l’amour mutuel et au respect pour toute la vie, à l’image
du Christ qui a donné sa vie totalement pour son Église, qui lui donne sa vie
et la vie à jamais quelles que soient les infidélités des hommes ou de
l’Église.
Certains chrétiens,
malheureusement, bien que s’étant mariés religieusement, connaissent l’échec
dans leur vie de couple.
Souvent, l’un des deux
conjoints s’est plus fermé à la grâce que l’autre qui paraît alors une victime
injuste : le conjoint délaissé ou abandonné vit dans sa chair le supplice
du Christ devant les infidélités de son peuple et, même si c’est difficile, il
est invité à s’unir spirituellement au Christ souffrant pour vivre dans la
fidélité à l’engagement nuptial sacré et bafoué.
Cela demande parfois des
vertus héroïques : nul ne peut lancer la pierre à celui ou celle qui ne pourrait
tenir chastement après une rupture dans un célibat non choisi…
Par ailleurs, aujourd’hui
plus qu’hier sans doute, des chrétiens, parfois éprouvés par le doute devant
les nombreux divorces, croient pouvoir se donner l’un à l’autre sans se marier,
sans se marier devant Dieu.
Ils expriment ainsi leur
refus d’un don total, inconditionnel et vrai
l’un envers l’autre et ils font de leur relation un mensonge, un état
imparfait, peccamineux, non sujet de la grâce, non de nature à les configurer
au Christ. Ce concubinage ne les fait grandir ni en humanité ni en sainteté.
En paraphrasant saint Paul et
en adaptant son discours à notre temps, je dirais :
« Vous les hommes et
vous les femmes, aimez-vous « à l’exemple du Christ, il a aimé l’Église,
il s’est livré pour elle » ».
Comme le dit Jésus :
« il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on
aime ». Jn 15.13
L’amour vrai n’a pas de
mesure, il est total, sans limite : aimer nous rend ainsi semblables à
Dieu, Dieu est amour !
Que l’amour en nous s’exprime
par le don total de nous-mêmes, à notre conjoint ou à notre ministère. Le
célibat du prêtre trouve lui aussi sa force spirituelle dans la configuration
du prêtre au Christ époux de l’Église.
Que Dieu nous donne de saints
prêtres.
Que Dieu nous donne de saints
époux.
AMEN