23 dim To B

10 septembre 2006

 

« Effata »

 

 

Dimanche dernier, dans le cadre d’une polémique sur le pur et l’impur, nous avons entendu Jésus nous déclarer que « rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur ».

 

Jésus rejetait ainsi la tentation de ses frères juifs de vivre en vase clos, en ghettos, pour se protéger des impurs païens du dehors, les goyim. Et Jésus n’en reste pas à des considérations théoriques, après son discours sur le pur et l’impur, il franchit les frontières du territoire juif.

 

Il va du côté de Tyr, en terre païenne, et là, la logique de l’Evangile semble presque s’imposer à lui, lorsque qu’une païenne, une syrophénicienne lui arrache la guérison de sa fille malade : « les petits chiens sous la table mangent les miettes des enfants »  alors Jésus lui dit « va, le démon est sorti de ta fille » !

 

Alors Jésus quitte la région de Tyr et se promène dans le territoire de la Décapole, ce territoire sous influence du paganisme gréco-romain.  Là, on lui amène, sous entendu ce n’est pas Jésus qui recherchait une guérison à faire, un païen sourd et muet ou du moins ayant de grosse difficulté d’élocution. Jésus ne se précipite pas pour le soigner, il fut nécessaire de le prier, de le supplier dit la TOB. Alors Jésus se décide, il prend le sourd-muet à l’écart _ Jésus ne veut peut-être pas être vu touchant et guérissant un païen_ et il le touche.

L’acte semble difficile au bon juif qu’est Jésus, il lève les yeux vers le ciel, il soupire…

Il est difficile de sortir de ses préjugés, d’aller à contre-courant de son éducation, de s’opposer aux idées de son temps. Jésus vit en lui ce combat (en grec agonie), cette tentation mondaine : il apprend à faire non pas sa volonté d’homme mais la volonté de son Père.  « Papa, que ta volonté soit faite ».

 

 

Le geste clinique de la salive s’accompagne d’une parole « Effata ! ». On retrouve ce lien aujourd’hui dans notre pratique des sacrements, le geste y est toujours accompagné d ‘une parole.

 

« Effata » « ouvre-toi », ouvre-toi à l’amour de Dieu, à la volonté du Père. Jésus semble se parler d’abord à lui-même.

« Effata », on retrouve aujourd’hui ce mot et les gestes qu’il accompagne dans la pratique d’un de nos sept sacrements…

Pour le baptême, après la prière d’exorcisme ou de délivrance, pour signifier que le futur baptisé reçoit la force du Christ,

-         le prêtre peut lui faire une onction sur la poitrine avec l’huile des catéchumènes.

-         ou encore li imposer la main

-         ou enfin, lui toucher les oreille et la bouche en disant :

« Effata (c’est-à-dire) :ouvre-toi !

Le Seigneur Jésus a fait entendre les sourds et parler les muets ; qu’il te donne d’écouter sa parole, et de proclamer la foi pour la louange et la gloire de Dieu le Père. »

 

« pour la louange et la gloire de Dieu le Père. ». Il s’agit bien de faire la volonté du Père comme son  Fils Jésus a appris à la faire : il nous a donné sa vie. 

 

Jésus, après avoir guéris le sourd-muet, fait une 2ème multiplication des pains_ multiplication des pains qui est une préfiguration du don de lui-même dans l’eucharistie_ , non plus cette fois pour les seuls juifs, mais pour les païens.

 

Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, Jésus nous envoie par le monde entier proclamer l’Evangile. 

Ainsi se termine l’Evangile selon Saint Marc : « Allez par le monde entier, proclamez l’Evangile à toutes les créatures. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné ».

 

AMEN