22 octobre 2006

29ème dimanche du temps ordinaire B

Journée de la mission

 

Pouvoir servir

 

« Accorde-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire »

La demande des apôtres Jacques et Jean, deux des plus fidèles, des premiers et des plus importants des apôtres, se comprend bien dans un contexte politique monarchique.

 

Dans notre société républicaine, on pourrait adapter ainsi leur demande :

« Accorde-nous d’être l’un premier ministre et l’autre ministre de l’intérieur, après ton élection à la présidence ».

 

Ou même, en développant un peu :

« Puisque nous sommes tes disciples, c’est-à-dire, puisque nous te soutenons tout au long de ta campagne électorale, accorde-nous d’être l’un premier ministre et l’autre ministre de l’intérieur, quand tu seras président (e) »

voire

« Si tu nous accorde ceci ou cela… alors nous te soutiendrons lors de la campagne »

 

 

 

Les disciples, les candidats aux plus hautes fonctions, sont-ils à blâmer de vouloir les meilleures places ? Non, sûrement pas.

Il est noble de rechercher ce qu’il y a de mieux. C’est honorer les dons que Dieu nous a fait que de vouloir les développer et les utiliser : enfouir les talents reçus serait même plutôt un péché.

Ceci est vrai dans notre vie sociale et dans notre vie ecclésiale : st Paul ne dit-il pas « aspirez aux dons supérieurs » 1Co 12.31,  « celui qui aspire à la charge d'épiscope désire une noble fonction. » 1Tm3.1.

 

Cependant, Jacques et Jean, semblent demander une place pour « la gloire » de la fonction plutôt que pour la tâche ministérielle qu’elle suppose.

Il est bon et beau de désirer les plus hautes fonctions si et seulement si on y recherche une occasion de donner le meilleur de soi et un moyen de servir ceux sur lesquels nous auront une autorité. Avoir une autorité, un pouvoir sur quelqu’un, c’est en être responsable, « ma fleur… j’en suis responsable ! » dit le Petit Prince juste avant de donner sa vie pour pouvoir la rejoindre.

 

Accepter une haute fonction c’est être responsable de ceux qui nous sont confié. Et ce n’est pas facile. Il faut être soi-même autant que possible conforme à l’idéal que l’on prône, un modèle.

1Tm3 [2] Aussi faut-il que l'épiscope soit irréprochable

1 Tm4.12  montre-toi un modèle pour les croyants, par la parole, la conduite, la charité, la foi, la pureté.

Et ce n’est pas facile, c’est parfois crucifiant.

 

Il est difficile aussi parfois de trouver le bon équilibre entre la recherche du bien commun et le recherche du bien individuel. Que ce soit dans les lois civiles ou dans l’exercice des règles religieuses, c’est une ascèse délicate et qui demande beaucoup d’humanité et humilité.

 

 

Celui qui veut être grand, qu’il soit humble, qu’il se fasse serviteur.

Jn13 [13] Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien, car je le suis.

[14] Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.

 

En tous domaines, essayons de choisir des responsables recherchant l’autorité comme un service à rendre.

En tous domaines, gardons au cœur l’a priori que tous nos responsables essayent de vivre leur autorité comme un service et gardons nous de les diffamer et d’en médire ; au contraire, honorons-les, glorifions-les, non pour eux mêmes, mais pour l’idéal de service qu’ils représentent.  

C’est entre autres pour cette raison d’ailleurs que la liturgie prévoit qu’un cas d’encensement dans la liturgie et de présence officielle du chef de l’état, celui-ci soit encensé au titre de sa fonction, de son service civil, de son ministère.

 

Enfin, lorsque nous honorons un ministre de l’Eglise, au-delà de ses mérites et/ou de ses défauts, que notre louange soit pour la gloire du Christ qu’il représente.

Quant à lui, comme le dit St Paul, 1Co1.31 “celui qui se glorifie, qu'il se glorifie dans le Seigneur.”

 

AMEN