Dimanche 29 octobre 2006
30ème dimanche TO année B
“Rabbouni, que je voie!”
Bartimée n’est pas un être humain.
Ce n’est pas une personne à part entière, il n’est que le fils de son père, le fils de Timée.
Son handicap fait de lui quelqu’un de dépendant, un mineur à vie. Il est hors du coup, exclu de la vie sociale, économique et religieuse. Il est affalé en dehors du chemin, assis au bord de la route.
Tout en lui crie contre cette injustice. Mais quand il ose
l’exprimer, les autres le rabrouent, lui demandent de se taire : « tu
n’as pas honte, tu oses élever la voix toi qui n’est rien ! Tu oses te
plaindre, toi qui ne vit que de notre charité ! » et ils « l’interpellaient
vivement pour le faire taire ».
Cependant, lui se met à crier et à crier de plus belle lorsqu’on voulait le rendre muet, lui qui était déjà aveugle.
Il crie vers Jésus et crie à la foule le nom de Jésus.
Un pauvre crie, le
Seigneur entend.
Jésus l’entend et l’appelle.
Alors l’aveugle reprend une place dans la société : on ne le rabroue plus, on lui parle.
Alors, il est un homme nouveau : il jette son manteau, symbole de sa vie passée.
Alors, exercice périlleux pour un aveugle, il bondit et court vers Jésus : il semble n’être déjà plus un aveugle. Et de fait, le texte ne le désignera plus comme aveugle.
L’homme vit déjà de la guérison qu’il n’a encore ni demandée ni reçue.
Modèle de foi que cet homme qui sait à l’avance et vit d’avance de sa future prière exaucée.
« si vous demandez quelque
chose à mon Père en mon nom, il
vous le donnera.”
Jn 16.23 dit Jésus. Pas de “peut-être” dans la foi. Toute vraie prière est
exaucée_ même si ce n’est pas toujours comme on l’attendrait.
Celui qui
fut un aveugle est pour nous un modèle de foi et sa foi l’amène tout
naturellement à suivre Jésus sur la route.
Jésus l’a
réintégré dans la société, l’économie, la vie religieuse.
Jésus lui
a redonné sa dignité d’homme;
Et lui,
Jésus, le chemin, la vérité la vie,
le guide vers Dieu le Père, vers le don de la gloire de la dignité propre à
Dieu.
1Jn 3, “ [2] Mes bien-aimés, dès à présent
nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons n'a pas encore été
manifesté. Nous savons que, lorsqu'il paraîtra, nous lui serons semblables,
puisque nous le verrons tel qu'il est.”
Tel est
le projet de Dieu pour nous,
Telle est
la volonté de Dieu pour nous,
mais Il
ne nous l’imposera pas.
Dieu
respectera notre volonté propre,
notre
volonté de sur-vivre selon notre bon plaisir
ou de
vivre en faisant sa volonté à lui.
“Que veux-tu que je fasse pour toi ? _ me
dit Jésus_
Rabbouni, que je voie!”
AMEN