Dimanche 31 décembre 2006

Sainte famille

 

 une famille à relativiser

 

Une fois n’est pas coutume, la liturgie d’aujourd’hui est pleine d’humour.

 

Nous célébrons la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph, famille que les oraisons de la messe nous invitent à imiter, 

Et dans le même temps, les passages de la parole de Dieu choisis pour aujourd’hui ne cessent de relativiser cette même famille.

 

La première lecture d’abord.

On y voit Anne et Elcana qui, _ je n’ose dire y sacrifient leur fils car ce terme conviendrait mieux aux sacrifices sanglants faits par les païens à Moloch_, mais enfin, on y voit Anne et Elcana offrir leur enfant à Dieu pour qu’il ne quitte plus jamais son sanctuaire. " Quand l'enfant sera sevré, je l'emmènerai : il sera présenté au Seigneur, et il restera là pour toujours. "

A environ 3 ans, l’enfant est séparé de ces parents et un choix de vie religieuse lui est imposé… bel exemple !

 

Le psaume nous dit que l’homme ici bas ne saurait trouver véritablement une maison, un foyer, une famille puisqu’il est fait pour le ciel :

L'oiseau lui-même s'est trouvé une maison,

et l'hirondelle, un nid :

Heureux les habitants de ta maison :

ils pourront te chanter encore !

 

L’Evangile y va lui aussi de son couplet pour relativiser la génération humaine.

A la différence d’Anne et Elcana donnant leur enfant au sanctuaire, Marie et Joseph semblent plutôt vouloir se l’approprier, en faire leur enfant alors qu’il leur a été confié par Dieu, son véritable Père et c’est donc l’enfant lui-même qui doit quitter son père et sa mère terrestres pour vivre dans le Temple, la maison de son Père.

" Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme nous avons souffert en te cherchant, ton père et moi ! " Il leur dit : " Comment se fait-il que vous m'ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C'est chez mon Père que je dois être. "

 

Quant à St Jean, il nous rappelle à tous qu’avec le Christ Jésus notre véritable filiation n’est plus humaine mais divine. « dès maintenant, nous sommes enfants de Dieu »

 

 

Ainsi, alors même que nous fêtons la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph et qu’elle nous est donnée comme modèle, la liturgie n’a de cesse de la relativiser.

Non pas d’en dire du mal, bien au contraire, mais de la relativiser, c’est à dire de la comparer au bien suprême de notre filiation divine. Le couple, la procréation, la famille sont peut-être les réalités les plus belles en ce monde et les plus à l’image de l’essence de Dieu, elles n’en sont cependant qu’un reflet et ne doivent pas nous détourner de l'essentiel qui est Dieu.

 

Dieu en premier. Dieu avant tout. Dieu mon tout.

 

Mon amour de ce monde, de mes proches, de mon conjoint, de mes enfants, ne doit pas entrer en concurrence avec Dieu. Je peux aimer Dieu à travers eux ; mais si mon attachement à eux ou à moi-même venait à me détourner de Dieu, alors je voudrais être capable de tout quitter pour Dieu.

 

« l’homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme”  certes

Mais heureux celui qui sait le vivre chastement, c’est à dire détaché, libre de ne le vivre que pour Dieu:

Luc 14,26

[26] " Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses soeurs, et même à sa propre vie, il ne peut être mon disciple”

 

 

Honorons Dieu dans notre vie humaine, elle est belle et Dieu lui-même est venu la sanctifier en partageant en Jésus notre condition humaine. Elle est le moyen que Dieu a voulu utiliser pour nous créer à son image et pour nous sauver.

Honorons pleinement notre condition humaine mais sachons garder les yeux fixés sur le ciel. Créés de la poussière du sol, nous avons revêtus avec Jésus l’immortalité pour être avec Lui des Fils de Dieu.

 

AMEN