Dimanche 14 janvier 2007

2ème TO C

 

Noces de Cana

 

 

 

« Il y avait là 6 cuves de pierre pour les ablutions rituelles »

 

Les ablutions rituelles sont prescrites aux juifs pour se purifier chaque fois qu’ils sont entrés en contact avec qqc considéré comme impur. Purification rituelle allant de l’immersion de tout le corps (tevilah) jusqu’à une aspersion d’eau sur les mains (netilat yadayim).

A l’époque du Second Temple, celle du Christ, beaucoup de sectes juives soulignèrent l’importance particulière de l’ablution rituelle : les hémérobaptistes (baigneurs du matin), les esséniens et la communauté de Qoumrân ; mais aussi, les évangiles en témoignent, les pharisiens et les disciples de Jean Baptiste…

La présence de cuves de pierre pour les ablutions rituelles dans une maison est donc tout-à-fait normale.

 

 

« Il y avait là 6 cuves de pierre pour les ablutions rituelles »

Pourquoi 6 ?

C’est une précision johannique que n’appuie aucune tradition rituelle juive.

Pourquoi 6 ?

Le chiffre divin, celui de la perfection, c’est le chiffre 7.

6 c’est 7 moins 1. C’est en deçà de la perfection.

En dénombrant 6 cuves pour les ablutions rituelles, Jean nous indique le caractère limité et imparfait de ces ablutions : les ablutions, les rites de purification juifs, ne peuvent pas nous purifier vraiment, ne peuvent pas nous donner le pardon de Dieu, ne peuvent sauver personne.

 

 

Jésus transforme de l’eau en vin à partir de cuves de purification.

Il aurait sans doute pu faire apparaître du vin à partir de rien, ex nihilo. Mais Jésus veut partir de ce qui est, de ce que nous sommes : il nous rejoint là et tels que nous sommes.

Bien plus, il veut avoir besoin de nous pour nous sauver : il a besoin des serviteurs pour aller puiser l’eau et finalement aussi pour porter cette eau devenue du vin aux convives.

 

 

 

Jésus transforme en vin  l’eau des cuves de purification.

Comment ne pas voir dans ce fait l’annonce du véritable vin de purification, celui qui enlève le péché du monde, le sang du Christ donné à l’eucharistie, livré pour nous et « pour le salut du monde en rémission des péchés ».

 

Et en effet, le récit des noces de Cana, nous renvoie à la Passion du Christ.

Sur la croix, Jésus reprend le mot de « femme » pour désigner sa mère et nous la donner comme mère. Marie, figure de l’Eglise ; Marie à laquelle l’Eglise est confiée et dont la dévotion est confiée à l’Eglise.

A Cana, Jésus dit à sa mère que son heure n’est pas encore venue. Cette heure, c’est celle de sa Passion , de sa mort et de notre salut :

Jn13[1] Avant la fête de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde vers le Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin.

PE IV

«  Quand l'heure fut venue où tu allais le glorifier, comme il avait aimé les siens

 qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'au bout: »

 

 

Déjà ici, à Cana,  s’annonce le combat ultime du Christ contre le mal et la victoire du Christ sur la mort et le péché.

L’homme est enfin sauvé, purifié véritablement avec le Christ de la mort et de la blessure en nous du péché originel : l’histoire de l’humanité est récapitulée avec Jésus et l’homme se voit offrir une seconde chance, un nouveau commencement.

« Au commencement Dieu créa le ciel et la terre » Gn1,1

« Au commencement était le Verbe » Jn1,1

« Tel fut le commencement des signes que Jésus accomplit. C’était à Cana en Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui »

 

Puissions-nous être de ceux-là.

 

AMEN