Dimanche 5 février 2007

5ème TO C

 

Horreur => erreur

 

                                                       

Ce sont ces jours-ci les Journées Chrétiennes de la Communication.

 

Les textes du jour peuvent être utilisés en ce sens :

-         en Isaïe, le charbon qui purifie les lèvres

-         le psaume qui dit que le Seigneur entend les paroles de ma bouche et que les rois entendent les paroles de sa bouche

-         st Paul qui parle de notre message et de votre foi

-         l’Evangile avec cette pêche miraculeuse au moyen d’un filet, préfiguration peut-être de notre WEB moderne…

On peut toujours utiliser les textes mais on prend alors le risque de ne plus les écouter pour ce qu’ils nous disent vraiment.

 

Il y a plusieurs sortes de communication : informative ou directive ; gratuite ou intéressée ; à sens unique ou dialoguée ; etc.

 

L’homélie est un lieu particulier de communication.

L’auditeur, sans être passif, est cependant cantonné dans une attitude d’écoute, de réception : il n’a pas de droit de réponse (du moins pas aussitôt). Il n’a pas la possibilité d’éteindre le poste comme avec son téléviseur ou sa radio.

Cela place le locuteur dans une position dominante, favorisée autrefois par la chaire et aujourd’hui par le micro. L’autorité du locuteur est affirmée.

 

Mais qu’en est-il ? qui parle dans l’homélie ?

Seul le prêtre ou le diacre peut faire une homélie, ce qui sous-entend que l’ordination donne aux ministres, prêtre ou diacre, une grâce particulière pour l’homélie. Si telle n’était pas le cas, n’importe quel quidam pourrait la faire.

L’ordination est comme le charbon ardent touchant les lèvres d’Isaïe et lui permettant de parler au nom de Dieu, de dire au peuple « ainsi parle le Seigneur ».

Dans l’homélie, c’est le Seigneur qui parle, qui continue à se communiquer à nous comme dans les Saintes Ecritures.

 

Mais attention.

Les Ecritures ne doivent pas être prises à la lettre ; il faut les interpréter car si c’est Dieu qui parle dans la Bible, c’est à travers des hommes avec leur péché faisant obstacle à sa grâce, avec leurs limitations intellectuelles et culturelles, avec leurs qualités et leurs faiblesses littéraires.

C’est vrai de la Bible, combien plus cela l’est-il de vos pauvres ministres chargés de l’actualiser en homélie. Et parfois, leur style, leur parlé ou leur manière d’être, fait obstacle, embrouille, déforme le message du Christ qu’ils transmettent. Nous ne sommes que des hommes : inspirés par Dieu certes mais avec nos faiblesses.

 

Alors, sachons demander au Seigneur son Esprit de discernement pour l’entendre Lui dans l’homélie et pour savoir écouter le ministre comme un père et comme un frère avec un a priori et un a posteriori de bienveillance à toute épreuve.

 

Si j’entends une horreur, c’est sans doute qu’il doit y avoir une erreur :

o       dans le dire

o       dans l’entendre

o       ou l’ailleurs…

 

Mais ne doutons jamais de notre sincérité à tous et de notre amour les uns pour les autres et pour Dieu, dans les homélies comme dans notre vie et nos paroles de tous les jours.

 

AMEN