7ème dimanche TO C

18 février 2007

 

Notre Père

 

« Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. [.]Pardonnez et vous serez pardonnés. »

 

Ce conseil de Jésus est sans soute à mettre en parallèle avec l’enseignement de Jésus sur la prière.

chez Luc 11,2

lorsque vous priez, dites : « Père, [.] remets-nous nos péchés, car nous-mêmes remettons à quiconque nous doit”

chez Matthieu 6

[9]  " Vous donc, priez ainsi : Notre Père [.]

[12]  Remets-nous nos dettes comme nous-mêmes avons remis à nos débiteurs.

Et indirectement chez Marc 6

[25]  Et quand vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, remettez-lui, afin que votre Père qui est aux cieux vous remette aussi vos offenses

 

 

Nous reconnaissons évidemment la grande prière du Notre Père que nous disons tous les jours.

 

Je voudrais juste en relever 2 points :

-         le possessif Notre Père

-         et la nécessité du pardon

 

Notre Père.

Il m’arrive souvent de dire, en invitant un groupe à la prière, de nous tourner vers le crucifix pour prier le Notre Père avec le Christ, notre frère. Et pourtant, il n’est jamais dit dans le Nouveau Testament que Jésus ait prié ainsi avec ses disciples : il leur a enseigné à prier ainsi, nuance.

Il a dit non pas prions ensemble en disant « Notre Père »

Mais il leur a dit, lorsque vous priez dites « Notre Père ».

Jésus différencie sa filiation divine de la nôtre. Cf Jn 20,17 « je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. "

 

En effet, si c’est bien grâce au Christ et à travers Lui que nous pouvons appeler Dieu « Notre Père », Dieu n’est cependant pas « Notre Père » de la même façon qu’Il l’est pour Christ. Le Verbe de Dieu est Fils du Père depuis toujours, c’est sa nature d’être de même nature que le Père.

Quant à nous, si nous pouvons appeler Dieu « Notre Père » ce n’est que par adoption. Avec le Christ nous hériterons de la gloire de Dieu, par lui nous serons rendus semblables à Dieu, en lui nous serons comme divinisés ; mais nous ne serons pas Dieu : Dieu par essence n’a pas de commencement alors que nous nous avons un jour été créés.

 

Le « Notre Père », prière par excellence du chrétien, est à la fois le lieu de notre intimité avec Dieu et l’expression de l’abîme de nature entre Lui et nous.

 

 

Pardonner pour pouvoir être pardonné.

« Pardonnes-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés »

Voilà une prière qui a de quoi faire trembler toujours celui qui la dit en faisant attention à ce qu’il dit ! Il y a des choses tellement difficiles et apparemment humainement impossible à pardonner. Il y a tellement de choses qu’on préfère oublier plutôt que de véritablement les pardonner.

C’est peut-être pour cela que le Notre Père est souvent introduit à la messe par la formule « nous osons dire ». Il faut oser vouloir lier le pardon de Dieu pour nous au pardon que nous donnons.

 

En fait, je crois qu’à chaque fois que nous disons « pardonnes-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés », nous demandons au Seigneur le grâce de pouvoir pardonner à ceux qui nous ont offensés.

De la même façon, lors du sacrement de la réconciliation, lorsque dans l’acte de contrition nous disons « je prends la ferme résolution de ne plus vous offenser et de faire pénitence », nous demandons au Seigneur la grâce de le vivre vraiment.

 

Rendons grâce au Seigneur qui donne sa grâce.

Rendons grâce à Dieu, notre Père, qui nous fait grâce.

 

AMEN