Mercredi des cendres
Le 21 février 2007
« ton Père voit ce que
tu fais en secret : il te le revaudra »
A l’époque du Christ et en
particulier en Orient, il était courant de manifester de manière très
visible voire spectaculaire ses
sentiments, réels ou supposés.
On exprime sa colère en
remuant beaucoup d’air et de poussière, et en secouant le poussière de ses
chaussures ou en déchirant ses vêtements ou en se couvrant d’un simple sac
et en s’aspergeant de cendre ou de poussière…
On exprime sa souffrance en
s’arrachant véritablement les cheveux et en convoquant des pleureuses quasi
professionnelles ;
De même, on ne voulait prier
souvent que de manière très démonstrative, debout devant tout le monde et
pourquoi pas en touchant le sol avec son front.
Et si on faisait un jeûne, on
voulait que cela ce sache.
Pour qu’au moins on puisse en dire :
Voyez
comme il l’aimait
Voyez
comme il est pieux
Voyez
comme il est généreux
Etc
Contre cela, de nombreux
prophètes et Jésus invitent à redécouvrir le véritable sens des choses :
ce qui compte vraiment, c’est le cœur que l’on met à ce que l’on fait, c’est la
foi qui est derrière.
Cela ne veut pas dire que les
actes ne sont pas importants : Jésus par ailleurs nous dit qu’il faut
faire ceci _ la démarche intérieure, sans négliger cela _ son expression en
actes concrets.
Ils ont tord ceux qui posent
des actes sans conversion intérieure
Ils ont tord ceux qui se
croient assez spirituels pour se passer de vivre dans le présent de notre
corps.
Ils ont tord ceux qui se disent
croyants non pratiquants.
Ils auraient tord ceux qui
prétendraient aimer Dieu qu’ils ne voient pas sans aimer leurs frères qu’ils
voient.
Aujourd’hui,
dans un rite probablement d’un autre temps le rite de la cendre, nous
manifestons extérieurement notre désir de conversion intérieure.
« Convertissez-vous et
croyez à l’Evangile » dit le prêtre.
C’est dans notre cœur que nos
actes de foi trouvent du sens
C’est grâce aussi parfois aux
actes de foi que nous posons, que nous pouvons réveiller en nos cœurs le désir
de conversion.
En ce temps de Carême, nous
nous reconnaissons pécheurs pour être mieux à même d’accueillir le salut de
Pâques.
Il ne s’agit pas tant de se
priver de ce qui est bon que de retrouver Celui qui est meilleur que tout.
Fruits de conversion ou
instruments de conversion, que nos privations et nos efforts nous aident à nous
recentrer sur Dieu et sur Dieu seul.
AMEN