Dimanche 25 mars 2007
5ème de carême C
L’adultère
Ex20
[14] Tu ne
commettras pas d'adultère.
Entre parenthèse, il ne faut pas confondre adultère et fornication. La
sexualité engageant tout notre être, elle n’est légitime et épanouissante que
dans le cadre du mariage: fornication et adultère sont donc des péchés mais
seul l’adultère est qualifié de grave.
Toujours est-il, que voilà un sujet bien délicat à aborder en homélie
et que l’on évite autant que possible en catéchèse. Non pas par pudibonderie,
mais de peur qu’un enfant ne rentre chez lui en disant à ses parents, couple
reformé après un divorce, “Papa, maman, vous êtes vivez en adultères!”, vous
imaginez le drame…
L’interdit de l’adultère est pourtant bien réel, dans les Tables de la
loi, il vient juste après le “tu ne tueras pas”.
Dans le mariage, l’homme et la femme ne sont plus deux, mais une seule
chair; coucher avec le conjoint d’un autre, c’est donc attenter à leur être
même à tous les deux.
Dans le mariage, l’homme et la femme sont le sacrement de l’alliance
entre Dieu et l’humanité; l’adultère est donc symboliquement l’équivalent de
l’idolâtrie.
D’où la sanction religieuse
sans appel :
Lv20
[10]
L'homme qui commet l'adultère
avec la femme de son prochain devra mourir, lui et sa complice.
Etrangement, dans l’Evangile
d’aujourd’hui, la femme se trouve seule accusée. Passons.
Jésus est devant une
situation délicate.
Si
Jésus l’absout, il rejette la loi de Moïse. Or, comme le rappelle la lettre aux
Hébreux 10 la coutume voulait que : « [28]
Quelqu'un rejette-t-il
Si
Jésus la condamne à mort, c’en est fini de ses beaux discours sur la
miséricorde et sur l’amour.
Situation délicate. Dont
Jésus se sauve avec beaucoup de finesse.
Comme pasteurs, nous nous
trouvons souvent dans cette même posture, comme écrasés au sol : pris
entre la réalité d’un péché, d’une rupture sacramentelle ; et entre la
réalité de l’amour incommensurable de Dieu à proclamer.
Certes, comme Jésus, nous ne
condamnons personne. « moi
non plus, je ne te condamne pas ».
Mais comment dire et surtout
comment vivre le « va,
et désormais ne pèche plus »
lorsque, par exemple, un couple formé
après divorce a des enfants…
On se retrouve dans des
situations inextricables. Et sans toujours la finesse du Christ.
Face à ces impasses et ces
souffrances, je médite souvent sur le mystère du Christ ressuscité. Jésus,
vainqueur de la mort, apparaît cependant avec les stigmates de sa passion.
On ne peut pas faire que les
blessures subies n’aient pas eu lieu, il n’y a pas à rêver à un retour à une
situation originelle : notre salut est devant nous, avec ce que nous
sommes.
Dieu ne nous demande pas
l’impossible, il nous demande de faire notre possible, de notre mieux. Lui fera
le reste, il l’a déjà fait en Jésus Christ.
AMEN