Dimanche 1 avril 2007

Rameaux C

 

Tridium

 

Nous entrons aujourd’hui dans le temps de la Passion. Nous venons d’entendre le récit de la Passion du Christ.

Long récit.

On aurait pu choisir de le commencer avec l’agonie de Jésus à Gethsémanie, son combat spirituel face aux épreuves qui s’annoncent.

Cependant, on préfère généralement commencer le récit de la Passion de Jésus par le rappel de l’institution de l’eucharistie, le dernier repas de Jésus avec ses disciples.

 

De la même façon, les commémorations du jeudi saint au samedi soir, i.e. de la Cène, l’office de la Croix et la veillée pascale, sont vécues comme une unité indivise, une seule célébration répartie sur trois jours : le fameux Tridium pascal.

 

En effet, dès l’institution de l’eucharistie, Jésus commence sa Passion. Il anticipe dans le don de son corps et sa mort et sa résurrection. Il offre déjà véritablement sa vie aux hommes : les bourreaux ne feront que prendre ce qu’il a déjà donné ; « ma vie nul ne la prend mais c’est moi qui la donne ».

 

Nos eucharisties de chaque jour et de partout dans le monde ne sont pas un souvenir de la première Cène ou de la Passion de Jésus : nous ne vivons pas dans le passé.

Elles n’en sont pas plus un renouvellement : il n’y a rien à y ajouter, le Christ est mort et ressuscité une fois pour toute, on n’a pas à le re-crucifier.

 

Nos eucharisties sont une œuvre de mémoire : « faites cela en mémoire de moi ».

Ni un souvenir, ni une copie ou un recommencement, mais une actualisation.

 

Par l’eucharistie, nous sommes rendus contemporains du Christ, du don de sa vie pour nous. Nous pouvons alors la recevoir comme un don gratuit et même plus, nous y associer : comme le dit

« hostie »

 

Ainsi, nous mourrons à travers lui au péché, pour naître avec lui à la vie éternelle. Nous faisons mémoire de sa mort et nous communions à son corps ressuscité.