Dimanche 10 juin 2007

Solennité du Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ.

 

La liturgie d’aujourd’hui nous a donné a entendre un beau texte sur l’eucharistie appelé séquence : il y en a eu une aussi à Pentecôtes et à Pâques. Elles soulignent l’importance de la fête et son sens.

 

 Séquence

 

Sion, célèbre ton Sauveur,

chante ton chef et ton pasteur

par des hymnes et des chants.

 

Tant que tu peux, tu dois oser,

car il dépasse tes louanges,

tu ne peux trop le louer.

 

Le Pain vivant, le Pain de vie,

il est aujourd'hui proposé

comme objet de tes louanges.

 

Au repas sacré de la Cène,

il est bien vrai qu'il fut donné

au groupe des douze frères.

 

Louons-le à voix pleine et forte,

que soit joyeuse et rayonnante,

l'allégresse de nos cœurs !

 

C'est en effet la journée solennelle

où nous fêtons de ce banquet divin

la première institution.

 

À ce banquet du nouveau Roi,

la Pâque de la Loi nouvelle

met fin à la Pâque ancienne.

 

L'ordre ancien le cède au nouveau,

la réalité chasse l'ombre,

et la lumière, la nuit.

 

Ce que fit le Christ à la Cène,

il ordonna qu'en sa mémoire

nous le fassions après lui.

 

 

 

Instruits par son précepte saint,

nous consacrons le pain, le vin,

en victime de salut.

 

C'est un dogme pour les chrétiens

que le pain se change en son corps,

que le vin devienne son sang.

 

Ce qu'on ne peut comprendre et voir,

notre foi ose l'affirmer,

hors des lois de la nature.

 

 L'une et l'autre de ces espèces,

qui ne sont que de purs signes,

voilent un réel divin.

 

Sa chair nourrit, son sang abreuve,

mais le Christ tout entier demeure

sous chacune des espèces.

 

On le reçoit sans le briser,

le rompre ni le diviser ;

il est reçu tout entier.

 

Qu'un seul ou mille communient,

il se donne à l'un comme aux autres,

il nourrit sans disparaître.

 

Bons et mauvais le consomment,

mais pour un sort bien différent,

pour la vie ou pour la mort.

 

 

Mort des pécheurs, vie pour les justes ;

vois : ils prennent pareillement ;

quel résultat différent !

 

Si l'on divise les espèces,

n'hésite pas, mais souviens-toi

qu'il est présent dans un fragment

aussi bien que dans le tout.

 

 

Le signe seul est partagé,

le Christ n'est en rien divisé,

ni sa taille ni son état

n'ont en rien diminué.

 

Le voici, le pain des anges,

il est le pain de l'homme en route,

le vrai pain des enfants de Dieu,

qu'on ne peut jeter aux chiens.

 

D'avance il fut annoncé,

par Isaac offert en sacrifice,

par l'agneau pascal immolé,

par la manne de nos pères.

 

Ô bon Pasteur, notre vrai pain,

ô Jésus, aie pitié de nous,

nourris-nous et protège-nous,

fais-nous voir les biens éternels,

dans la terre des vivants.

 

Toi qui sais tout et qui peux tout,

toi qui sur terre nous nourris,

conduis-nous au banquet du ciel

et donne-nous ton héritage,

en compagnie de tes saints.

Amen.

 

 

 

 

C'est un dogme pour les chrétiens

que le pain se change en son corps,

que le vin devienne son sang.

 

 

Pour désigner le mystère par lequel les oblats deviennent le Corps et le sang du Christ, on utilise le mot savant de transsubstantiation : transformation de la substance.

 

Le terme peut induire un contresens de nos jours car le mot substance a changé de sens.

Dans le langage courrant, la substance, c’est la matière du point de vue matériel et scientifique. Or de ce point de vue, le pain reste du pain et le vin du vin : aucune différence à chercher au microscope.

En métaphysique, la substance, c’est ce qui est en soi, la réalité permanente servant de support aux accidents. L’accident étant ici le pain et le vin.

 

Lorsqu’un enfant grandit, son corps, la matière, l’accident, change mais la personne, la substance, ne change pas.

Dans l’eucharistie c’est l’inverse : l’accident, la pain et le vin, ne change pas mais la substance change et devient le Corps du Christ.

 

 

Si l'on divise les espèces,

n'hésite pas, mais souviens-toi

qu'il est présent dans un fragment

aussi bien que dans le tout.

.

 

 

La substance étant le support à l’accident, elle demeure tant que dure l’accident. Autrement dit, tant que l’accident i.e. la matière reste du pain ou du vin, la substance i.e. le Corps du Christ demeure.

La moindre miette de pain consacré est le Corps du Christ. La moindre goutte de vin consacré est le Sang du Christ. D’où le soin apporté à la purification du patène et du calice en fin de communion. Sans être trop scrupuleux pour autant : lorsque la fraction cesse d’être humainement indentifiable, l’accident change, la miette de pain n’est plus que de la poussière de rien du tout et n’est donc plus le Corps du Christ…

 

 

Sa chair nourrit, son sang abreuve,

mais le Christ tout entier demeure

sous chacune des espèces.

 

“si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous. » dit Jésus. Jn 6,53

 

 Or, en règle générale seuls les ministres ordonnés communient sous les deux accidents ou espèces. La plupart d’entre vous n’a peut être jamais bu le Sang du Christ.

Mais ne vous inquiétez pas pour autant.

 

Lorsque Dieu se donne, il ne se donne pas en partie, il se donne toujours tout entier, il est infiniment prodigue de lui-même. Le Christ tout entier demeure sous chacune des espèces.

 

Il m’est arrivé d’ailleurs faute d’avoir consacré suffisamment d’hostie, de faire communier quelques personnes à la seule espèce du vin : le Christ tout entier demeure sous chacune des espèces

 

Ce que fit le Christ à la Cène,

il ordonna qu'en sa mémoire

nous le fassions après lui.

 

Instruits par son précepte saint,

nous consacrons le pain, le vin,

en victime de salut.

 

Nous, ce sont les prêtres en votre nom :

Nous t'offrons pour eux,

ou ils t'offrent pour eux-mêmes et tous les leurs

ce sacrifice de louange,

dit le Canon Romain.

 

Sans les prêtres, plus d’eucharistie.

 

Dieu a voulu se donner substantiellement à nous par l’intermédiaire des prêtres.

Sans prêtres, plus d’eucharistie.

 

Si le pain et le vin sont la matière de l’eucharistie,

Si la prière consécratoire en est la forme,

Si Dieu en est l’acteur, la cause première,

Le prêtre en est l’agent, la cause efficiente indispensable.

 

Nos frères protestants, quand bien même croiraient-ils à la présence réelle du Christ dans leur célébration de la Cène, en sont cependant privés faute de ministres véritablement ordonnés.

 

Sans les prêtres, plus d’eucharistie.

Prions Dieu de nous donner des prêtres. Hommes célibataires, interrogeons notre cœur pour savoir s’il nous appelle à l’être.

Que jamais l’eucharistie ne vienne à manquer pour notre salut.

 

AMEN