Dimanche 15 juillet 2007
15 TO C
Motu proprio
Un homme s’est fait agressé
et gît dans son sang sur le bord de la route. Un prêtre et un religieux passent
à côté et l’évitent sans doute afin d’éviter de contracter une impureté au
contact du sang qui les auraient rendus provisoirement inaptes au culte.
Un hérétique vient à passer
par là et se dévoue corps et âme pour le blessé.
L’obligation rituelle et la
lettre de la loi avaient caché aux premiers que la religion est avant tout
faite pour relier les hommes avec Dieu et les hommes entre eux et non pas pour
leur lier les mains et le cœur.
La religion est la cordée qui
permet de gravir ensemble la montagne.
On en fait parfois la chaîne
menant les esclaves vers l’enfer.
Au delà de la lettre, au delà
des apparences, il nous faut toujours revenir à la source, la tête, le Christ
premier de cordée.
La liturgie est le lieu
suprême de la marche à la suite du Christ.
Elle est notre cordée tendue
vers Dieu. Mais il y a parfois plusieurs voies d’ascension possibles jusqu’au
sommet.
Sa sainteté le pape Benoît
XVI vient de sortir un texte dans lequel il décide que la forme ordinaire
actuelle de la liturgie telle que promulguée par le pape Paul VI n’a pas abrogé
la manière de célébrer d’avant. Le rite dit tridentin tel que promulgué en 1962
par le bienheureux Jean XXIII restant en usage comme
forme extraordinaire de la liturgie.
Tout prêtre peut donc à son
gré célébrer +/- en privé la messe et les autres sacrements selon le rite
préconciliaire et les curés sont invités à proposer cette forme extraordinaire
de la liturgie dans leur paroisse si un groupe stable le lui demandait.
Le débat sur le rite
tridentin a souvent été réduit à une question de messe en latin ou non.
C’est un faux débat : le
latin est et reste, selon le désir des pères conciliaires, la langue ordinaire
de l’Eglise. Le simple bon sens pratique eu égard à la baisse de culture
latiniste nous a fait privilégier l’usage des langues vernaculaires :
autant comprendre ce qu’on dit et ce qu’on entend, même si on pourrait
envisager de dire malgré tout le canon en latin pour favoriser l’aspect
mystérieux et sacré de la liturgie.
On pourrait aussi tout-à-fait
célébrer la messe Paul VI dans l’autre sens.
N’en doutons pas, que l’on
célèbre dans un sens ou dans l’autre ce doit la même chose qui y
recherchée : la glorification de Dieu et la sanctification des hommes.
Si cela est bien compris, peu
importe alors que l’on soit en cercle autour de l’autel ou tous dirigés dans le
même sens.
En fait, la liturgie selon le
rite tridentin, ne pose pas de vraies difficultés en elle-même.
Les problèmes sont ailleurs
et de deux ordres.
En premier lieu et en
pratique au niveau paroissial, il sera difficile de grimper dans une même
cordée à la suite du Christ si tout le monde ne marche pas au même rythme, dans
la même direction : or, le pape n’a malheureusement pas tranché la
question des deux calendriers et des deux lectionnaires.
Enfin, et c’est plus grave,
sous couvert de messe tridentine, certains véhiculent des idéologies contraires
au Concile Vatican II et refusent pêle-mêle : liberté religieuse et
dialogue interreligieux, rôle des laïcs et en particulier des femmes, regard
charitable sur le monde et conception belle de la sexualité, gratuité du salut,
œcuménisme etc.
Il nous faudra y être
vigilant et rester intransigeant sur ces points au nom même de la vérité de
l’Evangile du Christ.
Pour le reste, pourquoi pa un peu de diversité dans notre liturgie
et que Dieu nous
donne l’ouverture, la charité et le bon sens nécessaire pour ensemble atteindre
notre but : la glorification de Dieu et la sanctification des humains.
AMEN
NB : le Motu proprio
entrera en vigueur le 14 septembre 2007.
Bien qu’ayant eu une
initiation à la messe tridentine, je serais incapable de la célébrer
correctement sans autre formation préalable.