Dimanche 12 août 2007

19ème TO C

 

 

 l'âme du monde

 

« sur la terre ils étaient des étrangers et des voyageurs. Or parler ainsi, c’est montrer clairement qu’on est à la recherche d’une patrie. S’ils avaient pensé à celle qu’ils avaient quittée, ils auraient eu la possibilité d’y revenir. En fait, ils aspiraient à une patrie meilleure, celle des cieux »

 

Nous sommes dans le monde mais nous ne sommes pas de ce monde.

Notre patrie, notre trésor, c’est le ciel.

 

Est-ce à dire qu’il nous faille ou que nous puissions mépriser ou négliger notre vie actuelle ici-bas ? Non, trois fois non.

Notre vie terrestre vaut d’être vécu puisque Dieu lui-même en Christ a bien voulu la connaître ;  notre vie présente est sacrée car il y a comme une continuité entre notre vie présente dans la chair et notre vie céleste : « je crois en la résurrection de la chair », c’est à dire de tout mon être y compris dans son corps transfiguré et glorifié.

 

Ce que nous sommes aujourd’hui détermine ce que nous serons au ciel auprès de Dieu.

Mais ce que nous serons au ciel doit aussi dès à présent agir sur ce que nous sommes.

 

Nous serons semblables à Dieu : essayons de vivre comme tels.

Le royaume des cieux est déjà là, commencé, vivant à travers nous.

Dans la foi, royaume de Dieu est parmi nous, « la foi est le moyen de posséder déjà ce qu’on espère, et de connaître des réalités qu’on ne voit pas ».

Ce savoir nous a été donné et cela nous donne une grande responsabilité pour vivre dès ce monde qui passe selon les réalités d’en haut : « à qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ».

 

A nous, par la grâce de l’Esprit saint, de faire de ce monde un signe visible de royaume des cieux. A nous de l’animer du feu de Dieu, à nous d’être l’âme du monde.

 

 

Lettre à Diognète (vers 160-200)

 

Chapitre V.

1. Car les Chrétiens ne se distinguent des autres hommes ni par le pays, ni par le langage, ni par les vêtements.

2. Ils n'habitent pas de villes qui leur soient propres, ils ne se servent pas de quelque dialecte extraordinaire, leur genre de vie n'a rien de singulier.

3. Ce n'est pas à l'imagination ou aux rêveries d'esprits agités que leur doctrine doit sa découverte; ils ne se font pas, comme tant d'autres, les champions d'une doctrine humaine.

4. Ils se répartissent dans les cités grecques et barbares suivant le lot échu à chacun; ils se conforment aux usages locaux pour les vêtements, la nourriture et la manière de vivre, tout en manifestant les lois extraordinaires et vraiment paradoxales de leur république spirituelle.

5. Ils résident chacun dans sa propre patrie, mais comme des étrangers domiciliés. Ils s'acquittent de tous leurs devoirs de citoyens et supportent toutes les charges comme des étrangers. Toute terre étrangère leur est une patrie et toute patrie une terre étrangère.

6. Ils se marient comme tout le monde, ils ont des enfants, mais ils n'abandonnent pas leurs nouveau-nés.

7. Ils partagent tous la même table, mais non la même couche.

8. Ils sont dans la chair, mais ne vivent pas selon la chair.

9. Ils passent leur vie sur la terre, mais sont citoyens du ciel.

10. Ils obéissent aux lois établies et leur manière de vivre l'emporte en perfection sur les lois.

11. Ils aiment tous les hommes et tous les persécutent.

12. On les méconnaît, on les condamne; on les tue et par là ils gagnent la vie.

13. Ils sont pauvres et enrichissent un grand nombre. Ils manquent de tout et ils surabondent en toutes choses.

14. On les méprise et dans ce mépris ils trouvent leur gloire. On les calomnie et ils sont justifiés.

15. On les insulte et ils bénissent. On les outrage et ils honorent.

16. Ne faisant que le bien, ils sont châtiés comme des scélérats. Châtiés, ils sont dans la joie comme s'ils naissaient à la vie.

17. Les juifs leur font la guerre comme à des étrangers; ils sont persécutés par les Grecs et ceux qui les détestent ne sauraient dire la cause de leur haine.

Chapitre VI.

1. En un mot, ce que l'âme est dans le corps, les Chrétiens le sont dans le monde.