Dimanche 26 août 2007
21ème TO C
« On ira tous au paradis »
« On ira tous au
paradis » dit la chanson.
Mais l’évangile, mais le
Christ, mais Dieu ne dit pas cela : « beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront
pas ».
Nous n’avons pas à réécrire
l’évangile, ni à donner de conseils ou d’ordres à Dieu.
Certes Dieu veut que tous les
hommes soient sauvés ; le Christ a donné sa vie en rançon pour la
multitude ;
Mais Dieu se refuse à être le
grand manitou, un magicien : il veut que tous les hommes soient sauvés
mais il veut que le salut offert puisse être ou non reçu selon la vérité du
cœur de l’homme.
C’est Dieu qui sauve ;
on ne se sauve pas soi-même ;
Mais c’est selon notre
manière de croire et de vivre en ce monde-ci que se décide notre capacité à accueillir
ou non le salut de Dieu.
Augustin pensait qu’il n’y
aurait que peu d’élus et le vivait de façon angoissée et angoissante.
Origène imaginait, au
contraire, que tous les hommes et même au final le diable seraient sauvés.
Hérésie, reprise dans la chanson, et condamnée sous le nom d’apocatastase.
Hérésie fort répandue encore aujourd’hui même si on en ignore souvent le nom.
On abuse souvent de la bonté
de Dieu.
Soit Dieu n’existe pas,
entend-on, et je peux faire ce qui me plait, puisque le bien et le mal n’existe
pas ;
Soit Dieu existe et il est
suffisamment bon pour tout nous pardonner et donc je vis comme s’il n’existait
pas.
Tel est le drame de notre
société actuelle : on abuse de la bonté de Dieu et se faisant on s’abuse
soi-même.
Il est difficile de lutter
contre cette tendance moderne.
Difficile pour un prêtre
d’annoncer le jugement et la possibilité de la condamnation, de la
damnation ;
Difficile lors d’obsèques de
ne pas faire comme si le défunt était sauvé et de se contenter de dire que telle
est seulement notre espérance pour lui ;
Difficile même, si on veut le
croire sauvé, de rappeler que le défunt a de fortes chances d’avoir à subir
l’épreuve purificatrice du purgatoire, épreuve dans laquelle nos prières et en
particulier l’eucharistie offerte sont d’un grand réconfort ;
Difficile à dire sans
retomber dans les angoisses d’Augustin.
La solution : l’exemple
des saints i.e. de ceux dont l’Eglise nous dit qu’ils ont traversé l’épreuve du
purgatoire et sont déjà auprès de Dieu, tout près de Lui, et donc capables
d’intercéder au mieux pour nous après Lui.
Que les saints du ciel
intercèdent pour nous et pour nos défunts.
Qu’ils prient pour nous, avec
à leur tête la vierge Marie, « maintenant et à l’heure de notre
mort ».
AMEN