Samedi 8 septembre 2007

Nativité de la Vierge Marie

 

La vraie filiation

 

 

 

« Toi, Bethléem Ephrata, le plus petit des clans de Juda, c’est de toi que je ferai sortir celui qui doit gouverner Israël »

 

Bethéem est la ville et le clan du roi David.

Dire du Messie qu’il devait venir de Bethléem, c’est affirmer qu’il était issu de la lignée de David, qu’il soit né ou non d’ailleurs dans la ville même de Bethléem.

 

Dans le judaïsme, si la religion se transmet par la mère, le lignage se transmet lui par le père, d’où l’importance de la généalogie paternelle et davidique de Jésus.

Mais me direz-vous, Jésus n’est pas vraiment le fils de Joseph et n’est donc pas descendant du roi David…

« Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle fut engendré Jésus »

 

Certains, pour résoudre ce dilemme, reconstruiront tardivement une lignée davidique au Christ du côté de sa mère. C’est, je crois, de cette démarche que vient la fête d’aujourd’hui et qui date du VIème  siècle. Cette fête est honorable.

 

Mais peut-être pas la démarche qui l’a portée car c’est ici ignorer l’importance antique de l’adoption : même des empereurs l’ont faite.

Il n’était pas rare déjà d’être stérile, de n’avoir engendré que des filles, ou de ne plus avoir d’enfants mâles vivants : il était alors d’usage d’adopter un héritier. La vraie filiation dans la Bible n’est pas génétique, elle vient du cœur. De ce point de vue, Jésus est vraiment fils de Joseph et descendant de David.

Et heureusement, car si nous sommes devenus nous-mêmes enfants de Dieu c’est aussi par élection, par une adoption de cœur.

 

  

 

Notre société moderne, en approfondissant le comment de la conception d’un enfant, en est venue à survaloriser l’aspect matériel de la transmission de gène. On en arrive au délire du droit à avoir un enfant de son sang, de son patrimoine génétique, et à le fabriquer artificiellement si besoin.

 

Grave erreur. Je ne suis pas mon enfant et mon enfant ce n’est pas moi. La vraie filiation est celle du cœur.

 

Par le baptême, on devient véritablement enfant de Dieu, on entre par adoption  dans l’héritage du Christ, dans cette filiation spirituelle envers Dieu que la mort elle-même ne saurait détruire.

Le baptême est comme une seconde naissance : l’enfant sort des eaux pour naître à la vie d’enfant de Dieu.

 

Admirable démarche que celle des parents qui demandent le baptême de leur enfant. Ils reconnaissent humblement que leur enfant ne leur appartient pas, qu’il est avant tout enfant de Dieu.

Mt10,37  " Qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi. Qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi.”

 

Aimer Dieu plus que tout. Il n’y a pas d’autre chemin de bonheur.

Dieu est notre vrai Père et il est amour.

 

 

AMEN