Dimanche 23 septembre 2007

25ème TO C

 

l’argent trompeur.

 

L’Evangile nous raconte l’histoire d’un gérant malhonnête qui, sur le point d’être renvoyé, utilise sa malhonnêteté et sa ruse pour s’assurer un avenir.

Et cet intendant malhonnête est loué.

 

Cependant, ne nous y trompons pas : si ce gérant sans scrupule est loué par son ancien maître, il ne l’est pas par Jésus ; ce que Jésus donne en exemple c’est sa capacité à utiliser son pouvoir économique pour son salut.

 

En effet, en règle général, l’argent, notre argent, au lieu de nous servir nous asservit ; nous sommes facilement possédés par nos possessions.

 

L’argent est trompeur par nature en tant qu’il est symbole et lieu de pouvoir. L’argent est trompeur comme tout pouvoir tend à corrompre : d’où la demande pressante de Paul de prier pour nos gouvernants qu’ils soient politiques, économiques, culturels ou religieux.

 

L’argent est trompeur. Il est en cela idole du diable.

 « vous ne pouvez servir à la fois Dieu et l’Argent ».

Juda a vendu Jésus, a trahi Dieu, pour 20 pièces d’argent.

 

Mais Jésus ne condamne pas pour autant l’usage de l’argent de façon unilatérale. Au contraire il nous engage à l’utiliser mais en étant plus rusé que lui : trompez l’argent trompeur, « faites vous des amis avec l’argent trompeur », soyez plus malin que le Malin.

C’est d’ailleurs ce que fait Dieu lui-même, il ne nous envoie pas les malheurs, les épreuves, les catastrophes et les maladies, mais il nous donne d’en faire pour chacun d’entre nous occasions de purification et de salut : comme le dit Joseph a à ses frères «Vous avez voulu me faire du mal, Dieu a voulu en faire du bien » Gn50,20.

Dieu est assez rusé ou sage pour utiliser la perversion du diable pour nous sauver : la croix en est la preuve.

Soyons nous aussi assez rusés et sages pour utiliser pouvoir et argent pour notre salut et celui du monde.

 

L’argent est trompeur par nature, c’est pourtant lui qui nous permet de vivre sur le plan matériel au jour le jour ; cet argent trompeur qui veut nous acheter pour le diable, nous le sanctifions, nous l’offrons avec nos vies dans l’eucharistie à Dieu notre Père par le Fils qui c’est livré en rançon pour nous.

 

Au risque de paraître intéressé dans mon propos, je nous invite à réfléchir aux sommes que nous consacrons à Dieu : quête, denier de l’Eglise, livres pieux, retraite spirituelle, entraide fraternelle etc.

Si l’argent est comme une représentation matérielle de nos vies, quel pourcentage de nos vies consacrons-nous à Dieu ?

 

AMEN