Dimanche 30 septembre 2007
26ème TO C
« comme une personne »
·
il y avait un
homme riche, qui se vautrait dans le luxe et passait son temps à table ; couché sur des lits d’ivoire, vautré sur ses
divans ;
·
il était un
pauvre nommé Lazare qui était écrasé par sa misère et qui passait son temps
couché par terre.
L’un et l’autre sont vautrés,
couchés, comme allongés dans la mort.
·
L’un jouit
tellement de la vie qu’il en oublie de vivre ; lui qui est sûrement
quelqu’un de connu et de reconnu, Jésus oublie son nom, ne nous le dit
pas : la seule dignité qui lui reste c’est celle d’être un être humain, un
homme au sens biologique du terme, un anthropoïde.
·
L’autre est
tellement défiguré par la misère et la souffrance qu’il ne ressemble même plus
vraiment à un homme.
Is52,14
« il
n'avait plus figure humaine, et
son apparence n'était plus celle d'un homme”.
Mais Jésus le reconnaît
cependant pour ce qu’il est, une personne, et il l’appelle par son nom Lazare.
Nous avons donc ici un homme
riche dépersonnalisé et Lazare une personne déchue de sa dignité d’homme.
Il faut comprendre ici
l’humanité en tant qu’apparence extérieure, en tant qu’aspect biologique et
matériel de notre être.
Tandis qu’être une personne,
c’est être un être humain en relation avec les autres, un être aimant et digne
d’être aimé : un humain avec un nom.
Jésus est venu sauver les
hommes, tous les hommes en général. Mais le salut ne se reçoit que
personnellement, qu’à condition d’être une personne.
Certes Dieu c’est fait homme
en Jésus. C’est un fait historique et plus ou moins daté. Et Jésus étant
ressuscité en son Corps, il y a donc maintenant et à jamais en Dieu le Fils
quelque chose de l’homme quoique transfiguré et glorifié.
Mais plus important que cela,
de toute éternité, Dieu est trine, Dieu est un en trois personnes : il est
le Dieu trois fois saints.
C’est donc lorsque nous
sommes véritablement une personne, un « je », Bertrand, Lazare etc.
que nous sommes le plus capable d’être saint comme Dieu est saint.
Dieu « lui que personne n'a
jamais vu, et que personne ne peut voir. » dit St Paul à Timothée dans la 2ème lecture.
La traduction liturgique est
ici regrettable à mon avis, le grec utilisant le mot a;nqrwpoj, on devrait plutôt traduire comme
Dieu « que nul
homme n'a vu ni ne peut voir.”
En effet,
-
si nul ne peut de par sa seule nature humaine accéder
à la vision de Dieu, Dieu cependant, en tant que personne peut se révéler à une
autre personne:
o soit
miraculeusement en ce monde comme il l’a fait avec Moïse:
Ex33,11: “Le
SEIGNEUR parlait à Moïse, face à face “
o soit pour tous
lorsque nous le côtoierons à
1Jn3,2 “
nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu'il est”
-
sans oublier bien
sûr le fait que Dieu, le trois fois saints, le trois personnes en un, c’est
fait voir personnellement en Jésus :
Jn1,18
« Nul
n'a jamais vu Dieu ; le Fils
unique, qui est tourné vers le sein du Père, lui, l'a fait connaître. “
Ce qui a le plus changé
Bernadette SOUBIROUS dans le fait d’avoir vu Marie à Lourdes il y a 150 ans,
c’est a-t-elle dit :
« elle me regardait comme une personne».
Que Dieu nous donne à chacun
d’être nous-même, une personne à part entière, vivante de lui dès ici bas, pour
vivre à jamais avec lui comme une personne avec une autre personne, comme un
ami avec un ami, comme une personne aimante avec la personne aimée.
AMEN