Dimanche 14 octobre 2007

28ème TO C

 

Sans foi pas de Loi

 

 

Dix lépreux crient après Jésus afin qu’il les prenne en pitié et les guérisse.

Jésus les envoie tous se montrer aux prêtres : en chemin les dix lépreux furent purifiés de leur lèpre.

Alors l’un d’entre eux et un seul, un Samaritain, revient en arrière en glorifiant Dieu pour rendre grâce à Jésus.

 

 

 

         La loi juive imposait à tout lépreux se croyant guéri d’aller se présenter aux prêtres, seuls ministres autorisés à constater de la réalité de la guérison et seuls habilités à réintroduire l’ex-lépreux dans l’assemblée liturgique.

Jésus en envoyant les lépreux se montrer aux prêtres consacre d’ailleurs cette coutume.

 

         Or parmi les lépreux, l’un d’eux est un Samaritain, un non-juif, non tenu par la loi et les us juifs. Il n’a pas à être réintroduit dans l’assemblée liturgique juive; il n’en fait pas partie ; c’est un étranger.

Lui seul fait marche arrière et vient se jeter « la face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce ».

 

Mais si les 9 autres en avaient fait autant, ils auraient doublement manqués à la loi juive :

non seulement en ne faisant pas constater leur guérison par les prêtres,

mais encore en se prosternant en apparence devant un homme, Jésus, ce que la Loi juive interdit formellement : la latrie n’étant due qu’envers Dieu.

 

Il n’y a donc pas de reproche formel à faire envers les 9.

Il y en aurait même plutôt un à faire contre le Samaritain. En effet, s’il n’avait pas d’obligation légale à se montrer aux prêtres, il en avait cependant reçu l’injonction de Jésus : « Allez vous montrer aux prêtres ».

 

 

 

Et pourtant, c’est lui, le Samaritain, le contrevenant à ses ordres, que Jésus relève et donne en modèle ! Bel exemple pour la jeunesse et les moins jeunes !

 

En fait, ce n’est pas le contrevenant que loue Jésus, c’est l’homme capable d’être touché en son cœur, c’est l’aimant.

L’amour vaut plus que tous les sacrifices et toutes les œuvres de la loi, l’amour nous rend libre même à l’égard des ordres directs de Dieu : « aime et fais ce que tu veux » dira Augustin, étant entendu que celui qui aime vraiment ne peut vouloir quelque chose de véritablement contraire au vouloir aimant de Dieu.

 

« aime et fais ce que tu veux » mais aime vraiment.

 

 

Et les 9 autres ? n’aimaient-ils pas ? ou pas assez ?

L’Evangile n’en dit rien.

 

Mais cet Evangile est pour nous une invitation à relire avec un cœur aimant notre rapport à Dieu et à ses commandements en particuliers tels que transmis et interprétés par notre mère l’Eglise.

Est-ce que je suis les préceptes divins par légalisme ou est-ce que je cherche à les vivre par et dans l’amour ?

 

Les commandements et la morale s’ils ne sont pas vécus de manière intégrée dans la foi par amour, deviennent vite insupportables, invivables, castrateurs et frustrants.

Attention donc à notre manière de transmettre l’Evangile, la Bonne Nouvelle, à nos enfants : si nous cherchons à transmettre une morale avant ou sans la foi, nous courrons au désastre et ils risquent rejetant une morale sans fondement et non comprise, ressentie comme un catalogue d'interdit, et de rejeter en même temps toute ouverture à la foi.

Sans foi, pas de Loi.

Vouloir la loi sans la foi, c’est faire des légalistes secs ou des sans foi ni loi.

 

Commençons par aimer Dieu et son Eglise, par aimer Dieu et nos frères les hommes, et alors nous comprendrons, voudrons et aimerons selon la Loi de Dieu avec l’aide de nos frères et de l’Eglise.

 

AMEN