Jeudi 15 novembre

32ème TO C

Ecole de prière.

Prier avec son corps à la messe.

 

 

Les deux premiers temps de la messe que nous avons regardés ensemble jusqu’à présent se déroulaient debout :

rite d’entrée et rite pénitentiel.

Puis, pour la lecture de la Parole de Dieu : nous nous sommes assis.

 

Aujourd’hui, nous allons donc examiner ensemble les trois grandes positions de l’assemblée au cours de l’eucharistie :

-         station debout ;

-         position assise ;

-         et agenouillement.

 

 

Pour commencer une messe, nous commençons par nous mettre en marche pour nous rassembler ; marche que rappelle la procession du prêtre et votre station debout.

Puis nous nous signons sur le corps d’un grand signe de croix pour entrer avec tout notre corps dans la prière.

 

Notre prière commence par un temps de pénitence que nous vivons debout et non pas à genoux en signe d’humilité : nous restons debout car lorsque nous demandons pardon, c’est dans la certitude d’être déjà pardonnés et relevés et nous anticipons ainsi avec notre corps sur le Gloria : « la gloire de Dieu c’est l’homme debout » aurait dit Irénée de Lyon (Contre les hérésies chap III, n°120)

 

Pour entendre la Parole de Dieu, nous nous asseyons, dans l’attitude de l’élève assis en classe.

Pour l’Evangile, en Europe nous nous levons en signe de respect mais je connais des lieux en Afrique où on s’assoit pour l’Evangile comme en présence d’un ancien du village, d’un sage, pour l’écouter parler.

On se rassoit d’ailleurs chez nous après l’Evangile pour entendre l’homélie dans la position du disciple envers un maître.

 

On se relève le dimanche pour proclamer solennellement notre foi : credo qui relève et non dogme qui écrase.

On reste ensuite debout pour la Prière Universelle.

Notons cette règle d’ailleurs générale : chaque fois que l’on prie en Eglise, on est debout.

Chaque fois que le prêtre dit « prions » ou « prions ensemble » etc. on se lève.


 

 Après la PU, arrive le temps des offrandes i.e. le fruit de la quête et le pain et le vin offerts à Dieu le Père. Le peuple vit ce temps des offrandes assis et le prêtre debout : car c’est le prêtre seul qui offre les oblats au nom de tous.

Le prêtre seul offre le sacrifice mais pas seul, ainsi invite-il ensuite le peuple tout entier à se joindre à lui dans la prière « Prions ensemble (au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise) » et donc tous ceux qui le peuvent de lèvent aussitôt.

 

Alors que nous sommes donc tous debout, le prêtre dit (ou chante) l’introduction à la Prière Eucharistique, introduction appelée Préface. Remarquons que nous sommes donc tous déjà debout lorsque le prêtre dit « élevons notre cœur » et c’est logique puisqu’il ne dit pas « élevons notre corps » : il s’agit d’une élévation spirituelle.

La Préface se termine en beauté par le chant du Sanctus, le Saint Saint Saint.

 

Alors commence véritablement la PE. Nous sommes encore debout.

Le prêtre, après +/- de paroles de louange, implore Dieu le Père de consacrer les oblats :

PE 1 « Sanctifie pleinement cette offrande »

PE 2 « Sanctifie ces offrandes »

PE 3 « sanctifie les par ton Esprit »

PE 4 « Que ce même Esprit saint, nous t’en prions Seigneur, sanctifie ces offrandes ».

 

Quelque soit la PE, vous avez remarqué le verbe « sanctifie ».

C’est alors qu’il convient de se mettre à genoux en signe de respect et d’adoration pour le mystère eucharistique par lequel le pain et le vin vont devenir véritablement le Corps et le Sang du Christ (sans bien sûr que la matière change physiquement, faut-il encore le préciser ?).

Vous restez ainsi à genoux jusqu’à l’anamnèse. En effet, dans l’anamnèse, nous faisons mémoire de la Résurrection  du Christ « nous célébrons ta résurrection » or la position du ressuscité, c’est la position debout d’où notre relèvement.

 

Notons en passant que pendant le temps pascal, en signe de résurrection, il est même interdit de se mettre à genoux pendant le PE.

 

Debout donc, nous pouvons alors mieux contempler Jésus eucharistie lorsque le prêtre l’élève et le montre lors de la doxologie « Par lui avec lui et en lui ».

 

Nouvelle marche pour aller communier au Corps du Christ, Pain de la route, nourriture du pèlerin en ce monde.

 

Puis, petite méditation à notre place, généralement assise une fois la communion de tous achevée et le prêtre lui-même assis.

 

Invitation à se relever pour la prière conclusive du temps de communion « Prions encore le Seigneur ».

 

 

Ensuite, il peut arriver que l’on se rassoit en moment le temps des annonces surtout si elles sont longues.

 

Enfin, on se relève pour la bénédiction finale et on peut reprendre notre marche, et à nouveau marcher vers, dans et pour le monde : nous sommes envoyés debout en mission par le Christ ressuscité.

 

 

 

Je récapitule donc les trois grandes positions de notre Corps au cours d’une assemblée eucharistique :

·        debout : symbole de résurrection et de vie ;

·        assis : position du disciple à l’écoute du maître ;

·        à genoux : geste de vénération et d’adoration.

 

Ces positions peuvent nous aider à nous situer en vérité devant Dieu : si notre corps est bien présent ici, notre esprit aura moins tendance à être ailleurs.

De plus, ces positions successives, vécues ensemble tous en même temps, nous aident à nous sentir ensemble solidairement le Corps du Christ.

 

AMEN