Dimanche 2 décembre 2007

1er Avent A

 

L’autel

 

« venez, montons à la montagne du Seigneur »

 

Allah akbar. Dieu est grand.

Métaphoriquement, nous le plaçons localement comme au-dessus de nous, dans les hauteurs, au plus haut des cieux.

 

Les lieux en hauteurs sont ainsi tout naturellement devenus des lieux privilégiés de proximité avec la divinité :

-         sacrifice sur les montagnes ;

-         prière en haut d’une tour, d’une ziggourat ;

-         culte autour d’un aérolithe ou météorite (comme à La Mecque)…

 

L’élancement fréquent de nos églises vers le ciel n’est pas non plus sans rappeler ce désir de se rapprocher de Dieu.

 

Cependant, le lieu majeur de notre rencontre avec Dieu dans nos églises se situe dans le sacrifice eucharistique i.e. à l’autel.

 

« autel » du latin altare, vient de la racine altus qui veut dire « élevé ».

L’autel est le haut-lieu servant de point de jonction entre Dieu et le monde.

 

Pour offrir le sacrifice eucharistique, le prêtre, configuré au Christ unique médiateur entre Dieu et les hommes, monte à l’autel.

Cette montée est matérialisée généralement par quelques marches.

 

Ces marches ne sont pas là pour favoriser la vue du peuple sur l’autel : ce n’est pas une estrade et l’eucharistie n’est pas un spectacle.

 

L’élévation de l’autel est là pour signifier que le sacrifice eucharistique est le lieu de la rencontre avec Dieu.

 

 

Cette rencontre se fait en Christ et par le Christ : elle est communication de Dieu à Dieu ;

autocommunication de Dieu, l’eucharistie est donc la seule prière vraiment certaine d’être efficace et agréable à Dieu : l’eucharistie nous introduit dans un dialogue intérieur de Dieu.

 

 

L’autel est le signe de cette rencontre divine : il a été consacré d’une onction sainte, il a été marqué de 5 croix telles les 5 plaies du Christ,  il est comme le Christ offert au Père ; les oblats sont posés sur l’autel pour les offrir au Père par le Christ lui-même.

 

On comprend bien ici la grande vénération à laquelle nous sommes invités envers l’autel.

-         Seul le prêtre, autre Christ et marqué lui-même d’huile sainte sur la paume des mains, peut y poser les mains.

-         Prêtres et diacres le vénèrent d’un baiser.

-         Tout un chacun le salue en s’inclinant.

-         On évite de l’utiliser comme une table qqc etc

 

L’autel est le lieu de la rencontre avec Dieu, celui où Dieu se donne à voir et à manger, où il se donne lui-même.

 

 

 

A l’autel, Dieu se réconcilie l’humanité et nous réconcilie les uns avec les autres. Il nous donne sa paix, la paix du Christ que nous nous donnons aussi les uns les autres.

 

Chaque eucharistie fait venir le règne de Dieu, son règne de paix.

« de leurs épées ils forgeront des socs de charrue, et de leurs lances, des faucilles. »

Chaque eucharistie nous introduit dans la vraie Jérusalem, la Jérusalem nouvelle, ~l'iv'Wry> ville de la paix :

l’autel au cœur de l’Eglise est la pierre de soutènement de l’édifice.

 

AMEN