Samedi 8 décembre 2007
Immaculée conception
Depuis que l’humain est
humain i.e. une créature capable de connaître et de croire en Dieu, homo capax dei, il s’est laissé séduire
par le Satan et s’est retourné contre Dieu, a voulu prendre sa place. C’est ce que
l’on appelle le péché originel dont nous portons tous en nous la blessure dès
notre conception.
Dès lors, et même avant cela,
Dieu par amour pour nous voulait restaurer l’homme blessé dans une relation
saine avec lui. Pour ce faire, il voulut se faire homme et accepta de connaître
tout de notre vie d’homme, excepté le péché qui n’est pas propre à notre nature
mais comme surajouté, y compris les épreuves, les tentations, les souffrances
et les joies, la mort. Ayant ainsi tout assumé de notre humanité dans sa
divinité et ayant tout glorifié de l’homme en lui par sa résurrection, il nous
offre d’être glorifié nous aussi à sa suite.
C’est à cela, nous dit St
Paul, qu’il « nous
a d’avance destinés ».
De même, il avait d’avance
choisi et préservé celle qui, en ce monde, serait sa mère, Marie.
Marie, dès sa conception, a
été par une grâce spéciale préservée des conséquences du péché originel :
il ne convenait pas qu’un tel tabernacle ait été souillé par le mal.
Cette grâce spéciale, venant
par anticipation de la mort et de la résurrection de son Fils, nous y
participons nous-même par le baptême qui nous rend immaculés comme Marie l’a
été dès sa conception : le baptême efface en nous toute trace du mal.
Or, nous le savons bien, il
ne suffit pas d’être rendus parfaits par le baptême pour le rester toute sa
vie : c’est même humainement impossible, nous nous laissons tous plus ou
moins séduire par le péché ambiant.
Marie, comme nous tous et à
s’en tenir à cela, aurait donc fait des péchés au moins véniels dans sa vie…
Cependant, il ne convenait
pas, nous dit notre mère l’Eglise, que celle qui allait porter le Sauveur du
monde ni même celle qui avait porté le Sauveur du monde, connût la déchéance du
péché.
Ainsi l’Eglise propose-t-elle
à notre foi la préservation de Marie de tout péché de sa conception jusqu’au
terme de sa vie terrestre : non du seul fait de sa conception immaculée
mais par une grâce spéciale supplémentaire et à elle seule offerte.
CEC 411 Elle a été celle qui, la première et d'une manière unique, a
bénéficié de la victoire sur le péché remportée par le Christ: elle a été
préservée de toute souillure du péché originel et durant toute sa vie
terrestre, par une grâce spéciale de Dieu, elle n'a commis aucune sorte de
péché.
C’est le pape Pie IX, d’aucun
moderne remettant cette réalité en question, qui proclamera solennellement la
conception immaculée de Marie le 8 décembre 1954 :
Nous
déclarons, prononçons et définissons que la doctrine qui tient que la
bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception, par une
grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de
Jésus Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du
péché originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu'ainsi elle doit être
crue fermement et constamment par tous les fidèles.
Pour ce qui est de sa vie
entière sans péché d’aucune sorte, cela avait été décrété au Concile de Trente
en 1547
Si
quelqu'un dit que l'homme une fois justifié ne peut plus pécher ni perdre la grâce,
et que donc celui qui tombe et pèche n'a jamais été vraiment justifié : ou, au
contraire, qu'il peut dans toute sa vie éviter tous les péchés, même véniels, à
moins que ce soit par un privilège spécial de Dieu, comme l'Eglise le tient au
sujet de la bienheureuse Vierge : qu'il soit anathème
Autrement dit, et comme je
l’ai dit plus tôt, un homme justifié par le baptême, non seulement peut pécher
à nouveau, mais ne peut pas ne pas pécher au cours de sa vie, sauf une grâce
spéciale supplémentaire telle qu’en eut le privilège unique Marie.
Enfin, ultime privilège
offert par Dieu à Marie, comme son divin Fils, elle ne connut pas la
dégradation corporelle au tombeau mais eut l’insigne honneur de monter
directement au ciel en son âme et son corps.
Ayant une place privilégiée
dans le cœur de Dieu, il convient que Marie en est une aussi dans le notre,
d’autant que du haut de sa croix, Jésus nous l’a donnée à tous comme mère.
Nous te saluons ô Marie comme
l’ange de Dieu t’a lui-même salué.
Marie, toi qui fus préservée
de tout péché : prie pour nous pauvres pécheurs.
AMEN