Dimanche 9 décembre 2007
2ème Avent A
“dans
l’Esprit Saint et dans le feu”.
Jean le baptiste est à cheval
sur deux époques : il est dans le
Nouveau Testament mais reste un personnage de l’Ancien.
Il se présente comme un
prophète de par son vêtement en poil de chameau.
Za 13 [4] Il arrivera, en ce jour-là, que les prophètes
rougiront de leur vision quand ils prophétiseront. Ils ne revêtiront plus le
manteau de poil avec le dessein de mentir.
Le manteau de poil était donc
le symbole de l’état de prophète.
Mais il n’est pas un prophète
quelconque : il est le nouvel Elie.
2R
Elie dont le retour était
attendu comme signe des temps messianiques.
Ml 3 [23] Voici que je vais vous envoyer Elie, le
prophète, avant que ne vienne le jour du SEIGNEUR, jour grand et redoutable.
Nous savons que les disciples de Jean puis ceux de Jésus
s’interrogeront sur leur identité avant de reconnaître en Jean le nouvel Elie
et en Jésus le Messie.
De quelle manière Jean est-il Elie?
-
est-ce de simple manière symbolique?
-
ou en est-il une sorte de réincarnation?
Certes, me direz-vous, nous croyons à la résurrection et non pas à la
réincarnation!
C’est ce qu’affirme clairement le CEC n°1013 “Il n’y a pas de
réincarnation après la mort.”
Cependant, le doute est permis sans doute avec Elie puisqu’il n’est
peut-être jamais mort…
2R2,11 Tandis qu'ils (Elie et Elisée) poursuivaient
leur route tout en parlant, voici qu'un char
de feu et des chevaux de feu les séparèrent l'un de l'autre ; Elie monta
au ciel dans la tempête.
Etrange tout cela.
Toujours est-il que Jean est le Nouvel Elie préparant le jour du
Seigneur et les chemins de son Messie, Jésus.
En particulier au moyen du baptême.
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Les bains d’eau dans le judaïsme ont toujours eu une grande place:
c’est un rite de purification externe pour se préparer intérieurement à
s’approcher du Seigneur. Cependant, ce rite personnel pouvait ne rester que
superficiel.
Jean le prophète prônait donc avant tout un baptême de conversion.
Ce n’est plus un rite qui purifie mais c’est un geste qui signifie la
conversion préalable. Le baptême de Jean n’a aucune efficacité propre. Il est
le signe extérieur d’une conversion intérieure et manifeste dans la vie de tous
les jours.
Le baptême en Jésus est quant à lui un baptême “dans
l’Esprit Saint et dans le feu”.
Le feu est souvent utilisé comme symbole de l’Esprit Saint. Mais il n’y
a pas ici, je crois, un simple procédé littéraire de répétition.
Etre baptisé dans l’Esprit Saint, c’est affirmer l’action divine première
dans le baptême, c’est affirmer que l’action en œuvre n’est pas celle d’un
homme mais celle de Dieu. Je ne me lave pas moi même dans une qqc ablution
rituelle; je ne manifeste pas mon changement de vie en étant baptisé par un
autre homme; Dieu lui-même me plonge dans son Esprit Saint. C’est Dieu qui
agit, c’est un sacrement.
Être baptisé dans le feu avec de l’eau quel paradoxe!
Feu en grec se dit puroz comme dans
“pyrotechnie” mais aussi comme dans le mot “purifier”. L’effet de l’Esprit
Saint sur nous est de nous purifier, de nous rendre purs, de nous rendre
parfaits comme le Père céleste est parfait.
C’est parce que nous avons été rendu parfaits en Christ que nous sommes
invités à vivre parfaitement comme lui, à nous convertir. La conversion est un
fruit du sacrement et non pas un préalable.
Nous ne nous convertissons pas pour être sauvé; nous nous convertissons
parce que nous sommes sauvés.
Ne pas se convertir, alors que nous avons été purifiés et sauvés en
Christ, serait de l’ingratitude. Une telle ingratitude que le remords ne
pourrait que nous ronger à jamais de l’intérieur, nous brûler sans fin
d’amertume.
“Quant à la paille, il la brûlera dans un feu qui ne
s’éteint pas”.
Nous qui avons été sauvés, nous pour lesquels le Christ est mort et
ressuscité, accueillons jour après jour, en particulier dans les sacrements, la
grâce de la conversion.
AMEN