Dimanche 6 janvier 2008

Epiphanie

 

Comme l’indique le mot épiphanie = manifestation, nous célébrons aujourd’hui la manifestation de Jésus comme Roi et même comme Roi des Rois.

 

Rois des rois, puisque des rois lui font offrandes.

 

Cependant, en vérité, la Bible ne dit pas qu’il s’agisse de rois : ce sont simplement des mages i.e. des astrologues.

Dire qu’une étoile se met au service de la nativité, que des astrologues viennent se prosterner devant l’enfant Jésus, c’est affirmer que le destin de cet enfant, et par suite de tous les hommes, n’est pas écrit dans les cieux : il n’y a pas de fatalité, pas de magie, pas de pouvoir occulte qui dominerait les hommes ! croire au destin serait nier le salut offert par le Christ : « C’est pour que nous soyons vraiment libre que le Christ nous a libérés » Ga 6,1

 

Ces mages sont devenus rois par rapprochement avec le psaume 71 qui dit que des rois « feront leur offrande ».

Le nombre de ces rois-mages ont été aussi fixés arbitrairement à trois pour correspondre aux trois offrandes : l’or, l’encens et la myrrhe.

Traditionnellement :

L’or, apanage des rois, revendique la royauté de Jésus ;

L’encens, offrande réservé aux dieux,  exprime la divinité de Jésus ;

Le myrrhe, réservée à l’embaumement des corps des morts, affirme l’humanité de Jésus.

 

Les noms de rois-mages sont une invention récente du Vème siècle.

On les faisait venir tous d’Orient : côté du soleil levant, annonce de l’humanité future agenouillée devant l’enfant-roi.

Puis, on en a fait un asiatique jaune, un européen blanc et un africain noir. On voulait ainsi représenter l’humanité toute entière rendant hommage au Christ. Un tel découpage coloré est évidemment incomplet depuis entre autres la découverte des amériques et des peaux rouges et est sans nul doute racialement très discutable… il ne vaut mieux pas trop y insister. Gardons seulement à l’esprit que les trois rois mages se veulent une représentation de l’humanité toute entière.


 

Selon le texte, les mages trouvent Jésus, Marie, à Bethléem. Mais il n’est pas dit qu’ils les trouvent encore à la crèche : d’ailleurs, après s’être fait préciser « à quelle date l’étoile était apparue », Hérode le Grand fait tuer les enfants jusqu’à deux ans : Jésus n’est sûrement pas resté 2 ans dans une mangeoire. L’imagerie traditionnelle de l’arrivée des rois mages à la crèche ne doit pas nous y tromper.

 

Notons en passant qu’Hérode le Grand étant mort en – 4 ; cela place la naissance de Jésus au moins en – 6 avant lui-même (notre calendrier repose en fait sur une petite erreur de calcul).

 

Notre calendrier a cependant l’avantage de référer toute notre vie par rapport au Christ. Le Christ est la norme, la référence de notre vie ainsi que son horizon.

 

A nous de lui offrir notre vie à la suite des mages :

- merci à ceux qui en assurant le service des obsèques, assurent la myrrhe, la dignité au moment de la mort pour ceux qui au baptême sont devenus frères du Christ dans leur humanité ;

- merci à ceux qui décorent l’église, prépare la liturgie etc et qui offrent ainsi comme l’encens exprimant la divinité du Christ ;

- merci à tous ceux qui en offrant l’or et l’argent qui fit vivre, chaque dimanche et au denier de l’église, s’affirment comme participant à la royauté du Christ.

 

AMEN