Jeudi 24 janvier 2008

Ecole de Prière

 

L’offertoire

 

 

Après l’homélie, en semaine, nous poursuivons notre célébration de l’eucharistie directement par l’offertoire i.e. le temps de l’offrande.

 

Nous offrons au Seigneur du pain et du vin comme il l’a fait lui-même au cours de son dernier repas parmi nous.

 

Aujourd’hui, ce rite a perdu un peu de sa force puisque le pain et le vin ne sont plus notre nourriture de base à la différence d’autrefois où même les enfants avaient droit à leur verre de vin à table…

Le pain et le vin étaient la nourriture vitale et symbolisaient donc à la fois ce qui fait vivre et la vie elle-même.

 

En fournissant le pain et le vin, en offrant le pain et le vin, c’est toute leur vie que les fidèles déposaient à l’autel et offraient au Seigneur. Aujourd’hui, l’offrande du pain et du vin a laissé place à une offrande plus moderne en argent liquide, la quête. L’argent étant ce qui nous permet concrètement de vivre, en offrant de l’argent au Seigneur c’est notre vie que nous lui offrons.

La quête n’est donc pas qu’un simple paiement d’un service cultuel : elle est offrande de nous même, d’où sa place dans la liturgie à l’offertoire ; d’où le fait aussi de placer le fruit de la collecte symboliquement au pied de l’autel. Le prêtre attend d’ailleurs cela avant que de dire la prière sur les offrandes car elle concerne aussi nos offrandes pécuniaires.

 

            « Tu es béni, Dieu de l’univers, toi qui nous donnes ce pain,

                                                                                               ce vin »

Dieu est la source de tout : de nos vies et de nos biens. Nous l’en bénissons, nous lui en disons merci.

 

            « fruit de la terre et du travail des hommes ;

               fruit de la vigne et du travail des hommes »

Le Seigneur a choisi pour l’eucharistie du pain et du vin et non pas du blé et du raisin. La matière première naturelle a été transformée par l’homme. L’offrir à Dieu, c’est lui rendre ce qu’il nous a donné augmenté de notre génie et de notre travail humain : pensons à la parabole des talents…  Avec le fruit de notre travail, c’est nous mêmes que nous offrons à Dieu

            « nous te les présentons :

                        Il deviendra le pain de la vie ;

                        Il deviendra le vin du Royaume éternel »

Nos vies, le concret de nos vies, est appelé à devenir le Corps du Christ.

Nous sommes invités à devenir nous aussi éternels, à entrer dans le Royaume de Dieu, à être nous mêmes le Corps du Christ,

 

Cela est particulièrement manifeste dans ce que dit le prêtre ou le diacre en versant un peu d’eau dans le calice (geste probablement destiné à l’origine à avoir un vin moins fort) :

            « comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance,

            puissions-nous être unis à la divinité de celui qui a pris notre humanité »

 

Comme nos offrandes de pains et de vin sont appelées à devenir le Corps du Christ, nous sommes appelés à le devenir nous aussi au ciel, quoique différemment…

 

Nos offrandes ne nous sont pas étrangères, elles sont nous-mêmes, tout aussi indignes de Dieu que nous-mêmes : c’est pourquoi nous supplions humblement et pauvrement le Seigneur de nous accueillir, que notre sacrifice i.e. nous-mêmes et non pas uniquement nos offrandes, trouve grâce devant Lui.

 

 

Notre sacrifice à tous est offert par les mains du prêtre : mais cela ne veut pas dire que le prêtre soit meilleur ou plus saint que les autres. Cela le lui est rappelé par le lavement des mains : « lave-moi de mes fautes, Seigneur, purifie-moi de mes péchés ».

Le prêtre invite ensuite tous les fidèles à s’unir au sacrifice qu’il offre à Dieu au nom de tous et pour tous : « Prions ensemble au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Eglise ».

La prière suivante achève alors le temps de la préparation des offrandes et ouvre à la grande prière de l’offrande eucharistique.

 

A travers l’offrande de nous-mêmes symbolisée par les oblats,

le Christ va se donner lui-même en offrande sainte pour nous à Dieu son Père.