Dimanche 5 septembre 2010

23ème TO C : de l’esclavage

 

Paul renvoie l’esclave Onésime auprès de son propriétaire et maître.

 

Paul serait-il favorable à l’esclave ?

Et si non, pourquoi renvoie-t-il Onésime à son sort ?

 

Paul est-il favorable à l’esclavagisme ?

 

Ga 5,1 C'est pour que nous soyons vraiment libres que le Christ nous a libérés.

Tenez donc ferme et ne vous laissez pas remettre sous le joug de l'esclavage.

 

Sous-entendu : l’esclavage du péché !

 

La vraie question de la liberté pour Paul se joue par rapport au péché !

Or le Christ par sa mort et sa résurrection  nous en a tous également libéré.

 

Pour Paul, si les hommes ne naissent pas égaux en capacité, en fortune etc

Par le baptême ils sont tous égaux dans le Christ : frères dans le Christ, fils adoptifs de Dieu, dans une stricte égalité de droit et de dignité au regard de Dieu.

 

Cependant, pour Paul, cette égalité des chrétiens dans le Christ ne peut pas ne pas appeler une égalité en droit et dignité dans nos relations humaines, ne peut pas ne pas fleurir dans une parfaite liberté les uns par rapport aux autres :

 

Col 3,11 Là, il n'est plus question de Grec ou de Juif, de circoncision ou d'incirconcision, de Barbare, de Scythe, d'esclave, d'homme libre ; il n'y a que le Christ, qui est tout et en tout.

 

Ga 3,28 il n'y a ni Juif ni Grec, il n'y a ni esclave ni homme libre, il n'y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu'un dans le Christ Jésus.

 

Ce qui est vrai spirituelement appelle à être vérifié dans la chair.

 

« que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel »

ð  demande de force, de discernement etc pour agir concrètement pour cela.

 

Paul renvoie Onésime à son maître, son propriétaire selon la loi.

Mais non pas à son triste sort : il invite fortement son maître, lui-même chrétien à agir envers Onésime comme envers un frère dans le Christ, comme envers son égal en Christ !

« pour que tu le retrouves définitivement, non plus comme un esclave, mais bien mieux qu’un esclave, comme un frère bien-aimé »

 

Si Paul ne garde pas Onésime avec lui, c’est qu’il est réaliste : il ne peut pas abolir l’esclavage dans l’empire romain ; le temps n’en est pas encore venu ; c’est un combat qu’il ne saurait pas gagner pour le moment et qui ne ferait que le placer, lui et les autres chrétiens, au banc de la loi.

 

 Paul, à la sagesse de ce roi dont parle l’Evangile et qui avant d’engager une bataille regarde s’il a une chance de vaincre et qui renonce à mener une guerre qu’il ne pourrait que perdre.

Une des conditions pour mener une guerre juste c’est bien cela :

CEC 2309 « - que soient réunies les conditions sérieuses de succès »

 

 

 

 

 

Paul en son temps et en attendant que le bon moment soit venu, renonce à lutter totalement contre l’esclavage ;

de même que l’Eglise d’aujourd’hui se fait peut-être discrète dans sa lutte contre l’avortement, la procréation médicalisée,  le divorce, l’homosexualité…

on ne doit mener que les combats qu’on peut raisonnablement gagner. Et sinon attendre le moment favorable.

 

Paul n’a jamais été favorable à l’esclavage. Il s’y est opposé dans la mesure de ce qui lui était raisonnablement possible en son temps.

La vérité n’est pas toujours audible… sur le moment

Il faut savoir attendre que la moisson mûrisse :

 

Ps 89 « à tes yeux mille ans sont comme hier, c’est un jour qui s’en va, une heure dans la nuit »