Samedi 25 décembre 2010

Noël : le Verbe s’est fait Parole

 

« au commencement était le Verbe, la Parole de Dieu, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.

[.] Et le Verbe s’est fait chair »

 

le texte liturgique explicite « le Verbe » par la formule « la parole de Dieu »

mais ce commentaire n’est pas dans le texte grec.

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Ni bien sûr dans la néo-vulgate, notre texte officiel :

« In principio erat Verbum, et Verbum erat apud Deum, et Deus erat Verbum. »

 

le logos en grec a 2 sens principaux :

- mot ou parole

- raison, bon sens  / ce qui serait à rapprocher de l’image biblique de la Sagesse.

 

La Verbe éternel et incréé, la Sagesse divine, le Fils éternel du Père

était dès là au commencement de toute chose créée car tout a été fait « par lui et en lui, il est avant toutes choses et tout subsiste en lui » Col 1, 16s.

 

C’est par Lui, que Dieu s’est manifesté aux hommes « par les prophètes sous des formes fragmentaires et variées ».

De manière qu’imparfaitement recevable par les hommes car trop étranger à notre nature, de manière désincarnée, inhumaine : buisson ardent, tonnerre etc.

 

Dieu, que nul œil de créature
N'a jamais vu,
Nulle pensée jamais conçue,
Nulle parole ne peut dire,
C'est notre nuit qui t'a reçu,
Fais que son voile se déchire.

 

Le Verbe restait pour les hommes comme une idée abstraite, un simple concept.

 

Un peu comme discourir du beau en soi ou de la beauté d’une image auprès d’un aveugle !

 

[.] Et le Verbe s’est fait chair »

 

En s’incarnant, le logos, le Verbe ineffable et indicible devient humainement concevable, pensable et exprimable : il devient Parole ou voix.

 

Dieu, au-delà de tout créé,
Nous ne pouvions que t'appeler
L'inconnaissable.
Béni sois-tu pour l'autre voix
Qui sait ton nom, qui vient de toi

Et donne à notre humanité
De rendre grâce.

 

Le Verbe s’est fait chair.

Le Verbe s’est fait Parole.

Le Verbe s’est rendu audible, visible, accessible, saisissable : le Fils de Dieu s’est fait fils d’homme.

Et par lui, avec lui et en lui c’est Dieu lui-même qui c’est donné à voir dans le mystère de la Trinité : « Dieu, personne ne l’a jamais vu, le Fils unique, qui est dans le sein du Père, c’est lui qui a conduit à le connaître »

 

Pour reprendre le cas de la beauté à expliquer à un aveugle : Jésus nous a rendu la vue ! aveugles de naissance i.e. par nature.

 

Etrange p^t que cet exemple de la vue pour exprimer les expressions de Verbe et de Parole !

Mais en s’incarnant, le Verbe, Jésus, nous rejoint dans toutes des dimensions de notre humanité. Il nous parle à travers tous nos sens et nous invite à lui répondre dans une vie sainte engageant tout notre être, tous nos sens.

 

Certes Jésus est remonté au ciel et n’est plus qu’indirectement visible par l’Esprit à travers son Corps qui est l’Eglise.

Mais il est encore bien là et un jour nous le verrons tel qu’il est.

1Co 13,12 « à présent, nous voyons, dans un miroir, en énigme, mais alors ce sera face à face. A présent, je connais d'une manière partielle; mais alors comme je suis connu. je connaîtrai»