Célébration œcuménique de prière pour l’unité des chrétiens

lundi 24 janvier 2011: frères

 

Ac 2, 44 «  Tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis et mettaient tout en commun »

Situation idyllique que celle qui est ainsi décrite.

 

Mais la réalité est sans doute plus complexe :

Mt 5,21s nous montre une situation de conflit entre des frères.

 

Et si Gn 33 nous narre le résolution du conflit entre les 2 frères que sont Jacob/Israël et Esaü, je ne suis pas certain que la solution soit réitérable…

 

Ac 2,42 « ils étaient assidus à l’enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières ».

Tous, nous nous reconnaissons et reconnaissons aux autres Eglises et communautés ecclésiales le vrai désir de vivre cela. Et c’est déjà bien : il n’est pas loin le temps des anathèmes réciproques ; le temps où l’autre n’était qu’un faux croyant, un fils du Diable ou un citoyen de Babylone…

 

Nous reconnaissant frères du Christ, nous aspirons à vivre véritablement ensemble comme des frères les uns des autres.

Cependant il ne faut sans doute pas rêver d’un retour à l’unité catholique (au sens large), à la chrétienté universelle, à une unité familiale telle que semble la décrire les Actes.

 

un retour à l’Eglise primitive n’est pas plus possible ni souhaitable  qu’un retour en Eden 

 

De fait, nous ne vivons pas l’idéal mythique décrit par les Actes mais nous connaissons un monde dans lequel nous nous déchirons parfois entre frères chrétiens y compris parfois de même confession.

Cela n’a rien d’étonnant : des frères de sang se déchirent aussi malheureusement souvent en particulier quand un héritage est en jeu :

Lc 12,13 « Quelqu'un de la foule lui dit : "Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage."

Mt 5,22 « quiconque se met en colère contre son frère en répondra au tribunal »

 

Nous sommes comme en exil de notre Eden : dans ce lieu où Caïn tue sans cesse Abel.

 

Gn 33 nous montre une voie de sortie à cette violence fratricide.

Esaü est l’ainé : l’héritier de droit et le favori du père.

Jacob est le puis-né qui va par ruse et malhonnêteté le dépouiller de son droit d’ainesse et devenir l’héritier de la promesse divine.

 

Esaü est plus grand, plus fort.

Jacob est faible, boiteux même après son combat avec ou contre Dieu.

 

Jacob use de ruse et de flagornerie éhontée lors de sa rencontre avec son frère.

Esaü fait montre envers Jacob d’un pardon, d’amour, d’une charité qui n’a rien à envier au père de la parabole des 2 fils ou du Fils Prodigue en Lc 15,20 « il courut se jeter à son cou et l'embrassa tendrement. »

Gn 33, 4 « Esaü courût à sa rencontre, l’étreignit, se jeta à son cou et l’embrassa ».

 

Esaü a un comportement plus grand, semble plus grand que son frère Jacob.

Mais c’est Jacob l’élu de Dieu.

 

1 Co 1,27 « ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre ce qui est fort; »

 

Nous sommes symboliquement les descendants de Caïn ou de Seth… pas ceux d’Abel.

 

Aucun d’entre nous n’est parfait, aucune de nos communautés n’est idéale

Mais nous sommes les héritiers de la promesse peut-être grâce à cela : dans nos difficultés à être frères, nous nous découvrons, nous nous recevons comme fils d’un même Père.

 

C’est la sainteté même de Dieu qui sauvera le monde et pas la nôtre.

Mais puisse l’Esprit Saint de Dieu faire que nos imperfections ne voile pas la sainteté du Corps du Christ : « Je crois en l’Eglise, une, sainte » etc.

 

 

[Genèse 33]

[1] Jacob leva les yeux et vit qu'Esaü arrivait, ayant avec lui quatre cents hommes. Il répartit les enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes.

[2] Il mit en tête les servantes et leurs enfants, puis Léa et ses enfants, puis Rachel et Joseph.

[3] Lui-même passa devant eux et se prosterna sept fois à terre jusqu'à ce qu'il se fût approché de son frère.

[4] Esaü courut à sa rencontre, l'étreignit, se jeta à son cou et l'embrassa ; ils pleurèrent.

 

[Actes 2]

[42] Ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres et à la communion fraternelle, à la fraction du pain et aux prières.

[43] La crainte gagnait tout le monde : beaucoup de prodiges et de signes s'accomplissaient par les apôtres.

[44] Tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis et mettaient tout en commun.

[45] Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, pour en partager le prix entre tous, selon les besoins de chacun.

[46] Unanimes, ils se rendaient chaque jour assidûment au Temple ; ils rompaient le pain à domicile, prenant leur nourriture dans l'allégresse et la simplicité de coeur.

[47] Ils louaient Dieu et trouvaient un accueil favorable auprès du peuple tout entier. Et le Seigneur adjoignait chaque jour à la communauté ceux qui trouvaient le salut.

 

[Matthieu 5]

[21] " Vous avez appris qu'il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre ; celui qui commettra un meurtre en répondra au tribunal.

[22] " Et moi, je vous le dis : quiconque se met en colère contre son frère en répondra au tribunal ; celui qui dira à son frère : "Imbécile " sera justiciable du Sanhédrin ; celui qui dira : "Fou " sera passible de la géhenne de feu. "

[23] Quand donc tu vas présenter ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,

[24] laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère ; viens alors présenter ton offrande.

[25] Mets-toi vite d'accord avec ton adversaire, tant que tu es encore en chemin avec lui, de peur que cet adversaire ne te livre au juge, le juge au gendarme, et que tu ne sois jeté en prison.

[26] En vérité, je te le déclare : tu n'en sortiras pas tant que tu n'auras pas payé jusqu'au dernier centime.