Veillée pascale : 23 avril 2011 : une superproduction

Selon Mt, lorsque les femmes vont au tombeau  « il y eut un grand tremblement de terre »

Et même un Ange qui descend du ciel !

Digne d’une super-production hollywoodienne

Mais on ne retrouve pas tous ces effets spéciaux chez Mc, Lc et Jn.

Ni généralement dans nos vies.

 

Mt est un croyant, il croit en Jésus, en Dieu, que Jésus est vraiment Dieu parmi nous.

 

Or, cette foi est post-pascale, ce n’est qu’à la lumière de la Résurrection et de Pentecôtes que les disciples de Jésus ont compris qui il était, Dieu fait homme.

Ce grand mystère, Dieu, Jésus le leur a caché le temps de sa vie terrestre : il a vécu comme un homme.  Ph 2,6 « devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, »

 

Du coup, pour Mt décrire la « banalité » de la vie de Jésus ne suffisait pas à exprimer la réalité de sa foi en sa divinité.

Mt est un conteur, il raconte sa foi, sa foi en Dieu, en la divinité de Jésus, il exprime sa foi au-delà de la banalité du quotidien, à la manière d’un conteur :

 

-          Il ré-invente ou amplifie la petite enfance de Jésus : les mages par exemple, le massacre des innocents…

-          Il caricature certains miracles de Jésus : Mt8,23s il dort dans la barque au milieu de la tempête avant de l’apaiser d’une menace…

-          Il raconte sous forme apocalyptique la mort et la résurrection de Jésus

ainsi dimanche dernier (rameaux et passion), toujours chez Mt au moment de la mort de Jésus : « voici que le rideau du Temple se déchira en 2, du haut en bas, la terre trembla et les rochers se fendirent. Les tombeaux s’ouvrirent… »

 

Mt est un conteur/ pas un menteur mais un conteur/ il exprime avec des mots humains et sous un style humain une réalité que dépasse l’entendement, ce que nulle pensée ne pouvait concevoir : Dieu fait homme.

 

La liturgie est une autre manière de raconter les choses : non pas avec du merveilleux mais grâce à des symboles :

-          Retour des cloches, de l’alléluia, des chants joyeux

-          Passage des ténèbres à la lumière : feu et cierges / dans certains monastères, la veillée pascale dure jusqu’à l’aube

 

Notre foi est extraordinaire / Dieu, Dieu fait homme / l’homme fait fils de Dieu par le baptême…

 

Mais la réalité de notre vie quotidienne est souvent d’une grande banalité : dans notre vie pratique, on ne distingue que rarement le chrétien du non-chrétien de bonne volonté ; dans notre vie au jour le jour,  nous ne sommes souvent ni meilleur ni pire que les autres…

Ro 7,15 « puisque le bien que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne veux pas, je le fais. »

 

Différence entre ce que nous voulons et ce que nous arrivons à faire ou à ne pas faire, 

Différence entre notre foi divine et notre existence encore pècheresse.

 

Nous ne sommes pas des menteurs ou des hypocrites : nous essayons humblement et imparfaitement d’exprimer dans notre vie quotidienne ce que nous serons après avoir vécu notre Pâques, notre Résurrection.

 

Le baptême est l’expression liturgique de cela :

-          Plongée dans la mort et la résurrection avec le Christ

-          Vêtement blanc impossible à conserver blanc au jour le jour

 

Mt enjolive l’histoire pour exprimer une réalité plus grande que l’histoire : Dieu entrant dans l’histoire

Nous même, dans l’histoire, nous avons à essayer d’annoncer Celui qui transcende notre histoire 

 

Nous ne pouvons que le vivre imparfaitement pour le moment mais cela ne doit pas nous empêcher de le vivre du mieux possible

 

1Jn 3,14 « Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort dans la vie, puisque nous aimons nos frères. »