Dimanche 18 septembre 2011

25ème TO A : économie du salut

 

Voilà le maître d’un domaine qui embauche des ouvriers en début de journée puis en embauche d’autres jusqu’à une heure avancée du jour et qui finalement donnent aux derniers embauchés le même salaire que convenu avec ceux ayant peiné tout le jour.

 

Injuste peut-être économiquement => réaction des ouvriers de la 1ère heure

Mais il ne s’agit pas ici d’un enseignement économique de la part de Jésus !

 

Jésus disait cette parabole : « le Royaume des cieux est comparable à … »

Il s’agit d’une parabole et non d’un traité systématique

& relatif au Royaume des cieux et non au système économique.

 

Que dit Jésus : que les convertis de dernières minutes, fut-ce au seuil de la mort, seront aussi bien traités au ciel que ceux qui auront fait le bien toute leur vie.

 

On ne naît pas chrétiens ou saints on le devient.

Bien plus, on n’est pas saint eu égard au bien que l’on a pu faire tout au long de sa vie mais simplement parce que l’on meurt sinon en état de sainteté –ce qui est rare voire impossible- du moins en état de grâce i.e. ouvert à l’action sanctifiante de Dieu.

 

Les hagiographies sont ici souvent trompeuses qui nous présentes parfois le saint comme tel dès le berceau, à la limite faisant le signe de croix sur le sein de sa mère avant de téter !

 

Pour Jésus ici la parabole n’a pas spécialement d’application économique

Mais l’Evangile n’est pas sans conséquence sur une économie chrétienne y compris quant aux salaires.

 

« indépendamment de son contenu objectif [.] il est possible d’affirmer que le travail est fait pour l’homme et l’homme pour le travail et que « le but du travail, de tout travail exécuté par l’homme – fût-ce le plus humble service, le travail le plus monotone selon l’échelle commune d’évaluation, voire le plus marginalisant – reste toujours l’homme lui-même » (JP2 Laborem exercens) » n°272 Compendium de la doctrine sociale

 

«  compte tenu des fonctions et de la productivité de chacun, de la situation de l'entreprise et du bien commun, la rémunération du travail doit assurer à l'homme des ressources qui lui permettent, à lui et à sa famille, une vie digne sur le plan matériel, social, culturel et spirituel » Gaudium et spes n°67

 

A travail égal salaire égal ? dogme moderne !

Dans la pratique un ré-équilibrage quasi évangélique est mis en œuvre en taxant plus les célibataires et en redistribuant des allocations familiales…

 

Qui est taxé l’est « toujours trop ».

Qui reçoit une aide finit par la voir comme un droit.

 

C’est aussi vrai sur le plan spirituel !

On jalouse volontiers l’autre et on voudrait avoir droit à la meilleure place dans le Royaume.

 

Il faut certes vouloir la meilleure des places, être au plus près de Dieu au ciel mais il faut le souhaiter aussi pour le dernier des convertis.

Il faut vouloir la meilleure des places, être certain de l’obtenir mais ne pas oublier qu’on n’y a pas droit, que ce n’est qu’un don gracieux de Dieu.

« je veux donner à ce dernier autant qu’à toi [.] je suis bon » dit Jésus.