Dimanche 6 novembre 2011

32ème TO A : pas abattus

 

« au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort,  il ne faut pas que vous soyez abattus »

N’avons-nous donc pas le droit de pleurer nos morts ?

 

Comme croyant, au moment de la mort d’un proche ou mis en face de notre propre mort, nous ne devons pas être « abattus », « écrasés », « terrassés » comme ceux qui n’ont pas d’espérance en Dieu et en la Résurrection qu’il nous offre.

En cela nous avons de la chance de croire et je trouve que les non-croyants ont souvent bien du mérite à continuer à vivre et à vivre généralement le mieux possible sans aucune espérance, en pensant que l’humain n’est qu’un animal comme un autre, un accident matériel et transitoire du hasard de la nature.

Nous, nous croyons que « Dieu a créé l’homme pour une existence impérissable » Sg 2,23!

Nous, nous nous savons à l’image de Dieu et prédestinés à partager éternellement au ciel la gloire de sa divinité ! 

 

Vivre comme on joue sa vie au loto tout en sachant que la probabilité de gagner est plus qu’infime.

Vivre, miser, en connaissant d’avance le numéro gagnant !

 

Pas « abattus » = pas tristes ?

TOB « ne soyez pas dans la tristesse » ce qui correspond bien au grec « mh luphsqe » = « pas attristés »

 

Ne doit-on donc pas pleurer ceux qu’on aime ?

 

Certes, Jésus dit « laissez les morts enterrer leurs morts »

Mais au-delà de ces sentences catégoriques et absolues, qui sont faites pour nous secouer, nous réveiller,

le vécu concret de Jésus paraît bcp plus humain, de même que nos pratiques pastorales.

 

Jésus, même s’il est bien placé pour croire à la résurrection et à la vie éternelle, pleure abondamment à a mort de son ami Lazare.

 

Un peu comme avec les textes de Rome : invitation, exhortation à un absolu de la foi et de la morale => risque d’apparente inhumanité et donc de rejet.

D’où l’écart parfois avec nos pratiques pastorales, avec ce que nous sommes capables de vivre hic et nunc.

Le droit canonique est en cela magnifique « il est strictement interdit…. Sauf si le bon sens pastorale l’exige ».

 

 

Si sous prétexte que nous sommes déjà ressuscités avec le Christ nous ne nous laissons plus touchés, attristés par la souffrance ou la mort, alors nous nions notre humanité voulue, aimée, assumée et sauvée par le Dieu qui s’est fait homme.

Mais Dieu s’est fait homme pour faire de l’homme un être divin, c’est pourquoi nous ne devons nous laisser abattre par rien :

« j’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres, ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour d Dieu qui est en Jésus Christ notre Seigneur » Ro 8,37-39