Un des plus beaux titres sans doute du pape est celui de « serviteur des serviteurs de Dieu ».

Ces « serviteurs de Dieu » étant certes en premier lieu ses frères évêques mais aussi nous tous membres du Peuple de Dieu.

Et pourtant, moi, comme baptisé et comme prêtre, je ne me vois pas comme un serviteur de Dieu !

Notre Dieu n’a pas besoin de nous, de nos prières, de nos sacrifices, ni de quoi que ce soit d’autre.

Ps 50 [12] Si j'ai faim, je n'irai pas te le dire, car le monde est à moi et son contenu.

[13] Vais-je manger la chair des taureaux, le sang des boucs, vais-je le boire ?

Dieu seul se suffit à lui-même.

Nous n’avons pas à être ses serviteurs.

« Je ne vous appelle plus serviteurs, [.] maintenant je vous appelle mes amis ».

Prière chrétienne = debout, en posture de ressuscité, face à face avec Dieu, comme un ami parle à un ami.

Ex 33,11 Le Seigneur parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami

Prière musulmane = la tête dans la poussière, avec l’humilité sinon l’humiliation d’un esclave. Musulman = soumis (à Dieu).

Nous n’avons pas à être des serviteurs de Dieu mais ses amis, ses amants. Or la meilleure manière d’aimer Dieu qu’on ne voit pas, c’est d’aimer Dieu dans ce qu’il a, dans ce qu’il est de visible : le Corps du Christ que nous sommes ensemble.

« aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé » dit Jésus.

« comme je vous ai aimé » i.e. certes en acceptant la perspective de la croix, du martyre

Mais avant tout et surtout en imitant le Christ lavant les pieds de ses disciples lors de son dernier repas.

Jn13 [14] Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres.

[15] Car c'est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi, comme moi j'ai fait pour vous.

Nous n’avons pas à être des serviteurs de Dieu. Mais nous ne pouvons pas être ses amis sans nous faire les serviteurs de nos frères les hommes !

 à noter qu’il est clair que selon ce critère ultime du service du frères, ce n’est pas en vertu d’une quelconque ordination que l’on deviendrait un meilleur ami de Dieu ou que l’on serait plus proche de Dieu. _ l’ordination n’est donc jamais un privilège ou un droit et on ne peut donc pas parler de véritable descrimination dans les critères existants pour pouvoir accéder ou non à l’ordination _

tous, dans le service du frère nous pouvons rivaliser ou mieux nous stimuler mutuellement à la sainteté.

« Pour la gloire de Dieu et le salut du monde »

Pour l’amour de Dieu par le service du monde.