Dimanche 10 juin 2012

Saint-Sacrement : le sacrifice.

 

« le sang du Christ, lui, fait bien davantage : poussé par l'Esprit éternel, Jésus s'est offert lui-même à Dieu comme une victime sans tache »

 

Dieu avait-il donc besoin d’un tel sacrifice sanglant ? en avons-nous besoin ?

 

Que les dieux antiques soient considérés comme immortels ou supposés ne jamais mourir tant qu’ils recevaient les offrandes de vie, toujours est-il que

la plupart des religions païennes pratiquaient des sacrifices sanglants et parfois même humains.

Certains y ont vu comme une préparation de l’humanité à l’accueil du sacrifice ultime du Christ,

d’autres y ont vu une influence diabolique pour le discréditer par avance…

 

Quoi qu’il en soit, la notion  de sacrifice et la pratique des sacrifices sanglants (à l’exclusion des sacrifices humains)  sont entrées dans le judaïsme et donc dans notre religion.

 

C’est par un sacrifice, le sacrifice de Jésus sur la croix, que Dieu a voulu nous sauver. Eut-il pu faire autrement ? sans aucun doute.

Mais Il a voulu nous sauver d’une manière qui correspondît sinon à notre mentalité actuelle, du moins à celle de l’époque dans laquelle il voulu s’incarner : si Dieu n’avait pas besoin d’un sacrifice, l’homme lui en avait peut-être absolument besoin.

 

Dieu ne s’est pas contenté de se faire homme ; lui, l’inconnaissable, lui, l’au-delà de tout créé, s’adapte sans cesse à nous, à notre éthos ou croyable disponible, afin que nous puissions saisir au moins un peu du reflet de sa gloire.  

 

Stigmates

 

De même, pour l’anamnèse de sa mort qu’est l’eucharistie, le Seigneur a voulu se servir de la nourriture de base de son temps et de son ère géographique : du pain et du vin.

Se fut-il incarné alors en Chine qu’il eut choisi n’en doutons pas du riz et au Pérou du maïs...

 

Ce qui ne veut pas dire que nous puissions célébrer l’eucharistie avec n’importe quoi. Respecter la contingence de l’incarnation, c’est en assurer la réalité historique. C’est recevoir à jamais le Christ comme un don et renoncer à en prendre possession, à nous en rendre maîtres.

  

Même problématique, à mon avis, que pour le sacerdoce : c’est parce qu’il représente le Christ Jésus dans la réalité historique de son incarnation comme homme et non comme femme, que l’Eglise ne se croit autorisée à  choisir que des hommes comme prêtres.

 

 

CEC 1088 "le Christ est toujours là auprès de son Eglise, surtout dans les actions liturgiques. Il est là présent dans le Sacrifice de la Messe, et dans la personne du ministre, 'le même offrant maintenant par le ministère des prêtres qui s'offrit alors Lui-même sur la Croix' et, au plus haut point, sous les espèces eucharistiques.

 

Mais si le prêtre est l’homme de l’eucharistie,

N’oublions pas que le baptême fait de nous tous un peuple de prêtres, i.e. capables de rendre grâce à Dieu = faire eucharistie, capables de nous offrir en sacrifice pour être vraiment le Corps du Christ.