" Quel est le premier de tous les commandements ? " Jésus lui fit cette réponse : " Voici le premier : Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur.

Le 1^er commandement apparaît avant tout comme un article de foi : la foi au Dieu unique.

La foi au Dieu unique n’a pas été immédiate dans l’histoire du judaïsme.

Quand l’homme a commencé à prendre conscience qu’il existait du plus grand que lui, il l’a appréhendé de manière multiple : esprits du feu, de l’eau etc. = animisme.

1 R 19,  voici, le SEIGNEUR va passer. " Il y eut devant le SEIGNEUR un vent fort et puissant qui érodait les montagnes et fracassait les rochers ; le SEIGNEUR n'était pas dans le vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre ; le SEIGNEUR n'était pas dans le tremblement de terre. [12] Après le tremblement de terre, il y eut un feu ; le SEIGNEUR n'était pas dans le feu. Et après le feu le bruissement d'un souffle ténu.

Puis l’homme a personnifié ces forces, toujours de manière plurielle = polythéisme.

Les dieux étant généralement alors le dieu d’un lieu, le baal d’un petit coin de terre, d’une ville : ex le Baal de Péor  ou Belphégor…

Le futur dieu d’Israël se fait d’abord connaître comme le dieu d’une terre, celle de Canaan : il est El Shaddaï,  El (d’où en arabe Allah).

Gn 48,3  Jacob dit à Joseph : "El Shaddaï m'est apparu à Luz, au pays de Canaan, il m'a béni[4] et m'a dit : Je te rendrai fécond et je te multiplierai, je te ferai devenir une assemblée de peuples et je donnerai ce pays en possession perpétuelle

Un dieu parmi les dieux territoriaux.

Mais l’expérience de la déportation en Egypte et de l’exode va faire comprendre au peuple que leur dieu n’est pas lié, limité à un territoire et qu’il est plus fort que les autres dieux : e plus grands parmi les dieux, le roi des dieux = monarchianisme.

Ex 15,11   Qui est comme toi parmi les dieux, SEIGNEUR ?

Ou comme dit Salomon, en 2 Chro 2,4  « la Maison que je veux bâtir sera grande, car notre Dieu est plus grand que tous les dieux. »

Paradoxalement peut-être, il faudra qu’Israël subisse la déportation de Babylone et soit proche de l’anéantissement pour que la foi au Dieu unique et tout puissant s’impose enfin véritablement comme la spécificité du judaïsme = monothéisme.

Il n’y a qu’un seul Dieu, tout le reste n’est que faux dieux, vaines idoles :

Ps 115 [3] Notre Dieu est dans les cieux ; tout ce qu'il a voulu, il l'a fait.

[4] Leurs idoles sont d'argent et d'or, faites de main d'homme :

[5] Elles ont une bouche, et ne parlent pas

« Je crois en un seul Dieu » proclamons-nous à l’ouverture du Symbole de Nicée-Constantinople.

« le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur » reste à jamais le cœur de notre foi, comme juifs et comme chrétiens.

« Je crois en un seul Dieu » :

je crois en Dieu le Père, je crois en Dieu le Fils, Je crois en Dieu l’Esprit.

« Je crois en un seul Dieu » : un seul Dieu en trois personnes. Trois personnes mais une seule nature divine, un seul Dieu.

C’est difficile à comprendre. L’être trinitaire de Dieu reste un mystère et tous ne peuvent pas l’entendre :

Sourate An-Nisa’ 171

Ô gens du Livre (Chrétiens), n'exagérez pas dans votre religion, et ne dites d'Allah que la vérité. [.]

Et ne dites pas <Trois>. Cessez! Ce sera meilleur pour vous. Allah n'est qu'un Dieu unique.

Nous sommes d’accord en cela avec Mohamed, Dieu est unique, « le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur. ».

Notre monothéisme est absolu alors même que Dieu s’est révélé à nous non pas comme monolithe, un bloc de pierre, mais portant en lui-même une certaine diversité créatrice et féconde.

« je crois en Dieu » « Je crois en un seul Dieu » Père Fils Esprit.

« Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur »

Ecoute ! celui qui n’a pas de bouche mais qui pourtant te parle.

Ecoute <=>certitude que Dieu parle, qu’il se révèle à nous, qu’il se donne à nous.