Dimanche 24 mars 2013 :

des Rameaux et de la Passion

 

1er Évangile : entrée messianique

 

" Je vous le dis : s'ils se taisent, les pierres crieront. "

Il était aussi question de pierre dimanche dernier :

" Celui d'entre vous qui est sans péché, qu'il soit le premier à lui jeter la pierre. "

Pierre qui condamne et qui tue;

Pierres qui crient la gloire de Dieu.

 

Nous sommes sans doute un peu tous cela :

Un jour nous chantons Dieu et le lendemain nous en arriverions presque à le maudire.

Un jour nous nous disons frères et le même jour nous considérons l’autre comme le caillou dans la chaussure.

Un jour nous annonçons l’amour de Dieu et dans le même temps nous ne le vivons pas.

 

Ro 7  vouloir le bien est à ma portée, mais non pas l'accomplir, [19] puisque le bien que je veux, je ne le fais pas et le mal que je ne veux pas, je le fais.

 

Mais ce que nous ne pouvons pas de nous-mêmes, Dieu peut le faire :

Lc 3,8 " Car je vous le dis, des pierres que voici Dieu peut susciter des enfants à Abraham. "

En entrant dans cette église, ce bâtiment de pierres.

Tout en chantant la gloire de Dieu, demandons lui de changer nos cœurs de pierre en cœurs de chair. cf Ez 36,26

 

 


 

 

  il souffrit sa passion

 

Nous venons d’entendre le long récit de la Passion, de l’agonie de Jésus.

Lui qui « s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix. »

Mais comment Dieu a-t-il pu accepter cela ?

 

Devant la mort d’un innocent _et les médias nous la montrent jour après jour _

Comment ne pas crier avec le psalmiste : « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Et en arriver peut-être à rejeter ce Dieu soi-disant bon et tout-puissant, et même à nier carrément Dieu.

 

« Dieu est mort au bout de la corde d'un bourreau à Auschwitz
»,
dira Elie Wiesel pour expliquer la perte de sa foi

Une autre solution serait de nier la souffrance elle-même.

En niant toute réalité matérielle = le bouddhisme

Ou encore en refusant la possibilité de la souffrance pour le juste = ainsi pour les musulmans, Jésus, étant un vrai prophète et un juste n’a pas pu réellement mourir sur la croix : Dieu l’aurait déjà retiré de son enveloppe charnelle…

 

La souffrance de Jésus est encore plus troublante pour un chrétien. Jésus est Dieu. Or Dieu peut-il souffrir ? lui que l’on dit immuable et impassible ?

 

Avec force, le CREDO proclamera non seulement Jésus comme vrai homme et vrai Dieu mais aussi réalité de sa souffrance et de sa mort humaines sur la croix :

  Crucifié pour nous sous Ponce Pilate,

  il souffrit sa passion et fut mis au tombeau.  Symbole de Nicée-Constantinople

 

  a souffert sous Ponce Pilate,

  a été crucifié, est mort et a été enseveli   Symbole dit des apôtres

 

Grégoire de Nazianze :

« Ce qui n'a pas été assumé n'a pas été guéri; mais c'est ce qui a été uni à Dieu

qui est sauvé » (Lettre à Clédonios = Epist. 101,32).

 

Oui Dieu était à Auschwitz.

Lui qui a connu notre souffrance est présent à tout homme qui souffre.

 

« Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » dit Jésus sur la croix.

Ou comme il pourrait dire maintenant :« Père, nous savons maintenant ce que c’est que d’être un humain, de que naître, de vivre, de souffrir, de mourir comme un humain. Nous savons ce qu’ils font, nous pouvons leur pardonner ».