Dimanche 2 juin 2013

Saint Sacrement

 

L’Évangile d’aujourd’hui, en cette fête du Saint sacrement du Corps et du Sang du Seigneur, n’est pas à proprement parler un récit eucharistique : la multiplication des pains.

 

Les pains et les poissons restent du pain et du poisson et seulement cela.

Et pourtant…

 

 

 

« Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il les bénit, les rompit et les donna à ses disciples pour qu'ils les distribuent à tout le monde. »

 

à comparer avec

 

1Co 11 : le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit

 

PE 1 : il prit le pain dans ses mains très saintes

  et, les yeux levés au ciel,

  vers toi, Dieu, son Père tout-puissant,

  en te rendant grâce il le bénit, le rompit,

  et le donna à ses disciples

 

ce récit de Luc est à n’en pas douter inspiré des liturgies eucharistiques de l’époque.

 

Pour preuve la formulation sinon maladroite de Luc qui dit que Jésus rompt non seulement les pains mais encore les poissons !

 

Certes et heureusement sans doute, Jésus n’utilisera pas de poisson au cours de son dernier repas et nous n’en usons donc pas pour la messe.

Mais les poissons sont peut-être un indice pour bien comprendre la réalité du sacrement de l’eucharistie.

 

Poisson en grec se dit ICTUS,

acronyme de  ησος  Χριστς  Θεο Υἱὸς Σωτήρ = Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur.

Ainsi, faire le parallèle entre la multiplication des pains et des poissons et l’institution de l’eucharistie réaffirme symboliquement qu’au cours de l’eucharistie, c’est bien Jésus lui-même qui est présent, qui se donne, qui nous sauve. ICTUS.

 

Le poisson symbole des chrétiens. cf Mauritanie

 

Mais si le récit de la multiplication des pains et des poissons éclaire le mystère de la présence réelle de Jésus à l’eucharistie = dimension mystique de la messe

C’est aussi une invitation à ne pas à laisser enfermer dans une pratique purement sacramentelle :

Jésus n’est pas qu’une nourriture spirituelle ! il a commencé par remplir les ventres !

Il ne saurait donc y avoir de vraie vie eucharistique sans la dimension du partage fraternelle, le soucis concret des pauvres et donc le partage matériel.

Au cœur de la célébration eucharistique, la quête est aussi là pour nous le rappeler.